Accueil Chronique de concert TOOL (+ Brass Against)
Mercredi 24 avril 2024 : 6287 concerts, 27084 chroniques de concert, 5411 critiques d'album.

Chronique de Concert

TOOL (+ Brass Against)

TOOL (+ Brass Against) en concert

Bercy, Paris 12 mai 2022

Critique écrite le par

Alors celle-là, on nous l'avait jamais faite ! Certes un concert de Tool (un groupe qui en 30 ans a sorti 5 albums et donné environ autant de concerts en France) est par nature une événement ...exceptionnel. Mais là ce sont d'abord les contraintes imposées aux gens qui le furent, exceptionnelles ! Pas de captation photo ni vidéo, passe encore - la menace d'expulsion de la salle répétée à plusieurs reprises dans toutes les langues n'était peut-être pas nécessaire ? Tout le monde assis à un concert de metal, même dans la fosse, pffff... Billets obligatoirement imprimés papier (ce qui a bien fait galérer mes 3 collègues du jour), mais pourquoi avoir inventé les code-barres et autres QR-code, du coup ?

Et surtout, surtout, l'interdiction des sacs à dos dans la salle, annoncée ...par mail... le jour même dans l'aprème ... (donc uniquement aux acheteurs principaux, et connectés - je n'étais ni l'un, ni l'autre), faut le faire, non ?! Et donc, quelques 2 ou 3 000 personnes, sans doute en partie venues exprès à Paris - sac au dos donc - et qui découvrent ça sur place (moi y compris), entre 19h et 19h30.... Ca paraît tellement con qu'on y croit d'abord pas mais... si, si ! Le bordel provoqué devant Bercy est anthologique : après avoir fait en bonne partie la première queue de 300 mètres, on est éconduit par un vigile qui invite à aller en faire une autre "à la consigne", sur l'esplanade là-bas derrière ! Et là-bas justement, une désorganisation totale, plusieurs files concentriques pas gérées, des jeunes videurs débordés (ils semblaient l'avoir appris peu avant nous !) et manifestement au final, un seul comptoir de consigne... pour plusieurs milliers de personnes sur les dents donc ? Bonjour l'ambiance pour la pauvre caissière.

En vrai bradyphobe (autodiagnostiqué mais assumé), je décrète que je ne ferai pas deux fois 1 heure de queue pour ça (soit une avant... et une après, forcément !), je me barre donc avec mon sac, je le vide dans mes poches des choses les plus précieuses et je le cache quelque part dans un buisson, à 15 bonnes minutes de là (oui, oui, dans Paris, donc...). Avec quand même un pincement au coeur : mes jumelles (ah oui, interdit aussi hein, c'est pas comme si y'avait l'un des batteurs les plus intéressants du monde à regarder ce soir, pas vrai ?!), un petit appareil photo et mon pull préféré sont dedans... Finalement ça me réussira (la fortune sourit souvent aux bradyphobes !), mais voilà un gros stress dont on se serait tou.te.s bien passé.e.s ! Salle, tourneur, groupe, qui a eu ces idées dignes d'un point Godwin ? Impossible à dire. Mesures ultra-connes en tout cas, surtout pour un groupe qui décrètera à la dernière chanson ... qu'on peut finalement tout filmer, mille milliards de fans de Ghost empalés !

Attention, au prochain concert à Bercy où vous irez, vérifiez bien dans votre boite mail une heure avant, qu'on n'exige pas de vous d'être en pantalon ou en jupe longue, avec une baguette sous le bras ou avec une coupe mullet ! Autre stress, en entrant enfin dans le Palais vers 20h30, entendre d'une porte entrouverte surgir 46 & 2's, une de mes chansons-totem du groupe ! Sacré bordel de dieu, mais WTF ?! Heureusement ce n'est que la première partie, Brass Against, une fanfare avec jolie-chanteuse-cuir (parfois incontinente, check the tube !), qui reprend des standards de metal et apparentés. C'est ballot, on a presque tout raté et nos copains ont pourtant bien aimé. C'est vrai que c'est mignon, ça sonne bien sur Killing in the Name aussi... Mais enfin on a déjà souvent entendu des fanfares étudiantes bourrées faire pratiquement la même chose à Marseille, tout ça paraît donc un peu vain quand même !

Pour le concert de Tool, début à 21h pétantes, Litanie de la Peur / Fear Inoculum !
Coline Magaud en a déjà parlé (trop rapide, la miss, bravo) et plutôt bien ! Au début, son très bof (c'est parfois/souvent le cas à Bercy...) et groupe caché derrière un rideau (translucide, mais quand même), vidéos d'abord un peu dégueu... On a du mal à y entrer et d'ailleurs, on boude encore. Et puis... quelques mots d'accueil de Maynard James Keenan... et puis première alerte, The Pot... "Who are you to wave your finger ?"... on commence à frétiller. Le son se règle de mieux en mieux sur le morceau suivant : on commence à se faire sérieusement secouer les grelots !

Et puis... Pneuma.

Soit LE morceau de metal prog le plus jouissif de tous les temps - la démonstration de force de Danny Carey, batteur à 6 bras et vraie vedette du groupe, le seul à être correctement éclairé... Toute résistance est inutile, c'est fantastique, c'est totalement jouissif, si on était pas en milieu ultra-contrôlé on en danserait presque tout nu mais, bon. On en filme quand même 2 minutes en clandé pour les amis absents, hein, question de principe, les esclavagistes d'AccorHotel peuvent bien aller se faire cuire le cul... Et puis alors après, hein, c'est roue libre. The Grudge ! Brutale dans ta gueule, comme ça, presque par surprise (ok, on avait un peu checké les setlists des jours d'avant...)

Une pas reconnue, le temps de sortir refaire quelques niveaux et passer au merchandising désert (...techniques de bradyphobe, toujours) ... et puis 7empest ! Mais oui, cette symphonie surpuissante d'un quart d'heure, jouissive aux 3/4 du temps. Et puis la vieille et bien bourrine Hooker with a Penis, qui mériterait bien un pogo amical à 5 000, ce qui n'arrivera jamais, hélas. Puis 10 minutes de pause décrétée et affichées, chrono - le moment où le bradyphobe reste sagement à sa place, à blaguer enfin tranquille avec les copains. Par contre, chers fans assis tout devant, gesticuler et vous rendre aphones pour faire revenir le groupe Tool alors que son control freak de chanteur a affiché un chrono, sachez-le, c'est parfaitement inutile !

A la reprise, Danny Carey revient d'abord seul, faire un solo (immenses guillemets !) "pas si impressionnant que ça" (entendez que quand le groupe joue, il est en permanence tellement impressionnant, que du coup...), et tripoter quelques machines, ce qui devient finalement un méconnaissable Chocolate Chip quand les autres reviennent (un de ses meilleurs soli à lui sur album, en effet). Et puis après, fin attendue/espérée avec la diabolique montée de 600 secondes de Culling Voices, très bien chantée (au début du concert c'était parfois limite), jouissive. Et la toolissime Invincible, 720 secondes cette fois, pour finir tout en maîtrise et en surpuissance. Rhaââârgh.... Que 12 chansons ? Oui mais du coup... plus de 2h30 de show tout de même !

Au final, le groupe et son leader saluent aimablement le public, minots dans les bras pour certains. Une performance parfaite ... sur ses deux dernières heures, où malgré les contraintes initiales, on a passé un excellent moment ! Dans un monde parallèle, des gens avec d'énormes sacs à dos pogotent sans doute comme des débiles dans la fosse sur 46 & 2's, en filmant le groupe librement, tout en se passant une bouteille de whisky et en fumant des clopes et autres pétards, slammant même parfois de la scène... Et ils ont bien de la chance de ne pas vivre dans notre monde à nous, qui devient quand même de plus en plus hygiéniste et surtout, totalement paranoïaque...

Photos à venir ? Bof, chais pas encore. Rien de terrible en tout cas, avec un téléphone... et puis je veux pas d'emmerdes avec Danny et ses potes - imaginez un peu la puissance d'une tarte dans la gueule de ce type !

Setlist :
Fear Inoculum
Opiate
The Pot
Pushit
Pneuma
The Grudge
Right in Two
7empest
Hooker With a Penis

(Encore)
Chocolate Chip Trip
Culling Voices
Invincible

Brass Against : les dernières chroniques concerts

Tool & Brass Against en concert

Tool & Brass Against par Lebonair
Accor Arena, Paris Bercy, le 12/05/2022
Le 10 décembre 2006, à la sortie du Zénith de Paris (leur second cette année-là) et après avoir vécu un show mémorable (ils repasseront à Rock en Seine l'été suivant et au Hellfest... La suite

Tool : les dernières chroniques concerts

Tool & Brass Against en concert

Tool & Brass Against par Lebonair
Accor Arena, Paris Bercy, le 12/05/2022
Le 10 décembre 2006, à la sortie du Zénith de Paris (leur second cette année-là) et après avoir vécu un show mémorable (ils repasseront à Rock en Seine l'été suivant et au Hellfest... La suite

Tool en concert

Tool par Coline Magaud
Accor Arena, Paris, le 12/05/2022
12 titres, 2 heures 37 de show sans pollution lumineuse et 10 minutes de pause pipi chronométrée, voilà la chronique rapide du concert de Tool, hier, à l'Accor Arena.... La suite

A Perfect Circle + Black Peaks en concert

A Perfect Circle + Black Peaks par Samuel C
Olympia - Paris, le 26/06/2018
Invité sur quelques dates au début de la tournée européenne d'A Perfect Circle, Black Peaks ne cachait pas sa joie d'assurer de nouveau sa première partie à Paris. Le public... La suite

A Perfect Circle en concert

A Perfect Circle par Coline Magaud
L'Olympia, Paris, le 26/06/2018
Après une prestation classieuse au Hellfest (si, si, je vous jure que ces deux mots vont ensemble), A Perfect Circle, le groupe créé par le guitariste Billy Howerdel et porté... La suite

Bercy, Paris : les dernières chroniques concerts

Depeche Mode en concert

Depeche Mode par Sébastien Lopez
Accor Arena Paris, le 03/03/2024
Depeche Mode fait partie de ces groupes qui m'accompagnent depuis toujours. Enfin, depuis le milieu des années 80 où je vais passer mes années de Collège à Saint-Martin-de-Ré à... La suite

Benjamin Biolay en concert

Benjamin Biolay par Sébastien Lopez
Accor Arena, Paris Bercy, le 12/12/2023
Un concert de Benjamin Biolay à l'Accor Arena, cela pouvait surprendre, d'ailleurs l'auteur de l'album Saint-Clair lui-même semblait autant surpris que nous de partager ce moment... La suite

Queens of the Stone Age en concert

Queens of the Stone Age par Philippe
Bercy, Paris, le 07/11/2023
... "Et moi, je suis Monsieur Homme !" clama alors Joshua en français, hilare et les bras en croix, vers le milieu du concert, dans un Bercy évidemment rempli et fou de joie, à la... La suite

Roger Waters par lol
Accor Arena, Paris, le 04/05/2023
"This is not a drill", c'est le nom de la tournée d'adieux de Roger Waters qui faisait escale à l'Accor Arena les 3 et 4 mai derniers. Le co-fondateur et principal compositeur de Pink Floyd est désormais âgé de près de 80 ans. Cela fait plus de 40 ans qu'il a quitté le groupe à la suite de querelles d'égo et qu'il fait vivre, à sa manière, le... La suite