Accueil Chronique de concert Tool & Brass Against
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Chronique de Concert

Tool & Brass Against

Tool & Brass Against en concert

Accor Arena, Paris Bercy 12 mai 2022

Critique écrite le par

Le 10 décembre 2006, à la sortie du Zénith de Paris (leur second cette année-là) et après avoir vécu un show mémorable (ils repasseront à Rock en Seine l'été suivant et au Hellfest en juin 2019), on était loin d'imaginer devoir attendre aussi longtemps pour revoir sur scène Tool, une formation majeur dans nos cœurs. On est le 12 mai 2022 et il s'est donc écoulé 15 ans et un peu plus. Il nous a également fallut attendre quasiment autant de temps, 13 ans exactement afin d'entendre du nouveau son et un cinquième album studio intitulé "Fear Inoculum", sorti le 30 aout 2019.

Un autre évènement de taille que tout le monde connait par ailleurs nous frappera quelques mois plus tard et donc juste après le début de leur nouvelle tournée mondiale. Le train s'arrêtera en marche brusquement ainsi que le monde d'ailleurs et l'industrie musicale. La reprise se fera petit à petit, pas à pas pour qu'au bout du bout, les artistes étrangers finissent enfin par revenir peu à peu depuis quelques temps en Europe.

On est enfin assis et bien non, pas encore. Le monde a changé (en mal) et même ici à Bercy. En lisant les reports de mes confrères et certains commentaires, vous comprendrez mieux pourquoi. On le savait, nous sommes en 2022, on vit maintenant une drôle d'époque et un parfum de nostalgie nous envahit. Il est un peu plus de vingt heures, on a été obligé de laisser notre sac en bandoulière à la consigne, on récupère juste ce qu'on peut mettre dans nos poches mais une chose qu'on ne pourra pas nous prendre, c'est notre passion pour la musique et le live. Il fallait donc arriver bien tôt pour ne rien rater. Certes, tout ce flicage est à la demande du groupe et de son management, mais au prix que le fan a payé pour assister à ce show tant attendu, ce fut vraiment abusé. Certains malchanceux auront en conséquence raté le début, c'est triste et regrettable.

Brass Against

On loupe les deux premiers morceaux de Brass Against, la fanfare démoniaque et enragée qui fait qu'on verra au plus une grosse demi-heure en tout et pour tout. A sa tête, on retrouve au chant Sophia Urista , qui par ton timbre de voix puissant et éraillé nous font penser à la légendaire Lisa Kekaula, du groupe californien the Bellrays. Depuis quelque temps, on peut l'appeler également Mme Pipi. Certains d'entre vous comprendront immédiatement à quoi on fait allusion, quant aux autres, vous n'avez plus qu'à mener l'enquête. Brass Against , reprend des standards metal ou hard-rock comme par exemple les Deftones,Tool (et oui !!!), Audioslave ,Rage Aagisnt The Machine. C'est bien sûr "Killing in the Name" qu'on tripe le plus, car la voix de Sophia Urista s'harmonise parfaitement avec l'univers des RATM d'où leur nom,Brass Against. On a passé un bon moment avec eux.



Tool

20 minutes plus tard, il est un peu plus de 21 heures et on va enfin clôturer ce trop long chapitre de 15 années d'attente. On est dans la pénombre, les premiers sons se font entendre avec cette intro "Lituanie contre la Peur", court instrumental. Un rideau de fils entoure la scène sur une impressionnante hauteur. Les quatre membres arrivent devant nous et se répartissent aux quatre coins de l'immense scène. "Fear Incoculum", le titre éponyme de leur dernier album, ouvre le bal. Notre plaisir monte crescendo au fur et à mesure que la musique avance, puis Maynard James Keenan , qui porte une magnifique crête rouge, commence à chanter calmement, profondément. C'est prenant et planant comme les Pink Floyd, mais en version metal. C'est fort, d'autant plus que visuellement, c'est magnifique et d'une beauté absolue. Un écran géant se trouve en arrière-plan. Le rideau est illuminé de diverses projections qui représentent l'ensemble de l'univers du groupe. C'est captivant, étrange et hypnotique. A partir de "Pushit", le rideau va s'écarter et d'autres effets de lumière vont prendre place. Le grand écran placé derrière va ainsi prendre le premier rôle. Pour revenir sur les musiciens, on se demande comment font-ils pour créer un son pareil à trois. A la guitare, on retrouve Adam Jones, à la basse Justin Chancellor et Danny Carey est à la batterie.

Au chant, Maynard James Keenan accompagne ces monstres de technique en se plaçant comme à son habitude derrière. Perché sur des plates-formes situées sur chaque côté de la monstrueuse batterie de Danny Carey il passera d'un côté comme de l'autre tout le long du concert. On arrive même parfois à l'oublier tant les morceaux sont longs, très longs et d'instrumentaux. Après quelques réglages au début afin d'améliorer le son d'une salle pas vraiment réputée pour la qualité de son acoustique, tout va nettement s'améliorer et on aura droit à quelque chose de massif qui prendra aux tripes. La palme du plus remuant musicien reviendra au bassiste, qui joue à la perfection. Le guitariste qui a créé le groupe et réalisé toutes les vidéos de Tool (à l'exception de "Hush") sort des riffs lourds, sombres et trippants. Par contre, la palme d'or, on va l'attribuer à Danny Carey. C'est le moteur du groupe et il va nous impressionner par sa technique, sa puissance et sa frappe. C'est un monstre de rythmique et clairement, il nous aura mis une claque énorme. Ce n'est pas une surprise, mais à 61 balais, lui qui est le membre le plus âgé nous a scotché et bluffé. C'est une des plus belles prestations d'un batteur qui nous a été donné de voir dans notre vie. Si un morceau résume bien tout cela, c'est le dantesque "Pneuma", œuvre magistrale et chef- d'œuvre absolu qui prend une ampleur exceptionnelle en live.

La set-list va donner la part belle au dernier album, ce qui va nous ravir mais on aurait aimé par contre un choix un peu différent sur les extraits des autres galettes. On accordera tout de même une mention spéciale à "The Pot", extrait de "10,000 Days", qui va faire se lever tous les fans assis dans la fosse comme un seul homme, ainsi qu'à "The Grudge" extrait de "Lateralus" et pour finir "Pushit", extrait d'"AEnima" et "Hooker With a Penis". Pendant le show, d'autres petites lumières apparaitront dans la salle avec ces vigiles qui font la chasse aux sorcières qui osent prendre une photo avec leur portable et se font gauler parfois par erreur. Une vie parallèle se constitue alors durant le spectacle. Malgré tout, on prend un pied fou. Après ce dernier titre cité, une grosse horloge apparait et indique 10:00. C'est l'entracte et le décompte commence. A 0:00, le groupe revient pour le rappel et Maynard James Keenan se place enfin devant la scène pour se joindre à ces camarades qui sont tous assis. Ils vont entamer "Culling Voices" en jouant d'une manière dépouillée avant que le titre se poursuive en version plus pêchue. C'est donc "Invincible" qui conclura ce show exceptionnel. Il est 23h30, les musiciens nous saluent et nous, on se barre en courant car il est hors de question de passer trois jours à attendre de récupérer notre petit sac en bandoulière, qui ne gênait personne, à la consigne. On terminera en vous disant que c'était un show parfait dans un climat imparfait.

Remerciements à Live Nation et à Charlotte tout particulièrement.


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