Chronique de Concert
Mayssa Jallad, Les Heritières, Moonlight Benjamin, Nomadic Massive, Dowdelin, De La Crau, Yacko & Tuan Tigabelas (Babel Music XP)
Une fois n'est pas coutume, pour cette soirée nous avons le privilège d'avoir deux photographes accrédités, à qui je donnerai la parole pour les concerts où je n'ai pas eu la chance de rester.
On commence très calme, peut être un peu trop par moments, avec le folk sensible de la Libanaise Mayssa Jallad qui distille une musique carrément pas festive mais parfaite pour commencer en douceur.
Comme beaucoup d'artistes du festival, elle est francophile et raconte parfois le sens des chansons autour des crises de son pays, qui font écho à sa consœur Nadine Khouri à la différence de la langue.
L'Arabe se marie très bien à sa voix éthérée et ces mélodies lancinantes qui pourraient plaire aux fans de Cocteau Twins, Mazzy Star ou plus récemment The XX.
Pas forcement le meilleur contexte pour la découvrir sur scène mais le public présent sera des plus attentifs malgré les arrivées de spectateurs un peu plus nombreux que la veille.
Autre salle autre ambiance après avec un public bouillant pour les chanteuses du projet Les Heritières avec des reprises de la reine du raï Cheikha Rimitti.
Des voix puissantes, de la danse, de superbes robes traditionnelles, des musiciens excellents, le plateau est spectaculaire et même si on ne connait pas forcément ce répertoire, beaucoup font des youyous et applaudissent tout le long du set.
Retour dans la scène Mirabeau avec un grand moment de rock avec l'impressionnante Moonlight Benjamin dont j'aimais déjà beaucoup les disques et l'annonce de sa venue augurait une déflagration.
La vénérable Haïtienne et son groupe de fines gâchettes électrisent le public avec des riffs et des cris qui evoquent parfois Led Zep, avec une colère et une urgence palpable.
Visuellement et soniquement c'est une claque, en total décalage avec la gentillesse de la chanteuse croisée un peu plus tard entre deux plateaux.
On a dejà vu les groupes qui suivaient vu qu'ils sont déjà passés à Marseille mais c'est bien de les apprécier dans un autre contexte.
Comme la dernière fois que je les avais vu (au theatre silvain) les Nomadic Massive ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable malgré une belle énergie.
Du hip hop à l'ancienne avec plusieurs flows différents et accompagnés d'un groupe, un bon groove mais il manque le truc des meilleurs formations du genre, le succès sera malgré tout au rendez vous.
Content de revoir les Lyonnais Dowdelin qui étaient passés l'été dernier au square du parc longchamp, une fausse bonne idée car le groupe était en hauteur et pas du tout accessible, ça faisait un peu musique d'accompagnement.
Dans une salle c'est beaucoup plus agréable, bonne interaction avec le public, ça ondule et on aime autant la sensualité de la chanteuse que les sonorités créoles et un mélange de plein d'influences que j'ai davantage aimé cette fois.
Si j'ai du partir avant minuit à regret, il restait deux autres coups de cœur de nos photographes encore présents.
A l'unanimité, la surprise est venue d'Indonésie avec le rap percutant de Yacko & Tuan Tigabelas programmé en dernier.
Pour Fred c'était phénoménal, le meilleur show du festival, ce que confirme Julien : ils étaient vraiment super bien, ils ont enflammé la salle qui est restée à bloc jusqu'à la fin!
C'est ce que j'ai préféré aussi. Leur hip-hop est bien vindicatif, les sons et le DJ excellent et les rappeurs dégagent une énergie qui impressionne.
Un peu avant, les locaux De la Crau ont également séduit Julien.
Même si ne je voulais pas au départ, j'ai été très agréablement surpris (je ne les avais pas vus depuis 2018) c'est quand même super!
On reconnait tout de suite leur musique bien sûr, mais ils maîtrisent maintenant vraiment bien et on part dans un bon voyage hallucinatoire et hypnotisant avec eux.
Et le son était très bon dans cette salle Cabaret, particulièrement pour ce concert.
Photos Frederic Bonnaud et Julien Confalonerie
Critique écrite le 06 avril 2023 par Sami
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