Chronique de Concert
Fk club dans Koyaanisqatsi
Tout a commencé par ce mail de Kouros : "Je bosse sur une créa exceptionnelle depuis un an autour d'un film/documentaire génial et bizarre que je ne connaissais pas datant de 1982 : Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio.
Le principe de ce projet a consisté à décaler le concept d'un ciné-concert (des musiciens qui jouent en direct pendant que des images passent sur écran) en insérant un "live instrumental" totalement inédit bossé en résidence et en studio durant de longues semaines, très graphique, directement "dans" l'image par un procédé d'écran transparent et de jeux de lumière. Le résultat est bluffant.
On bosse là-dessus depuis longtemps (j'ai dû batailler comme un dingue pour obtenir les droits de diffusion auprès des éditions de Coppola himself), les musiciens sont véritablement classieux (Marc Lapeyre de FK Club aux commandes, accompagné par le génial finlandais David Lillkvist aux percussions, et le cador Guillaume Marnez à la batterie : putain de trio...), la créa instrumentale super canon, et le résultat global met une sacrée claque sur écran super-géant."
Vous auriez hésité vous ? Moi pas, surtout que je connais bien David, qu'a priori il s'agit d'un one-shot à cause des droits de diffusion) et que je n'ai pas mis les pieds dans la grande salle du Moulin depuis
le concert de Magma en 2017 (les 3 dernières fois que je suis venu pour le concert de Cameliana Jordan en 2019, pour les 20 ans de Lollipop Records ou pour Don Choa en 2017 c'était en configuration club.
On nous a dit 19h, nous arrivons donc presque à l'heure, et commençons à faire tourner le fooding par Caterine accompagné par un verre de vin "nature" par La Source (m'étant promis de ne plus utiliser de gobletet jetable et ayant oublié le mien je suis en effet obligé de faire l'impasse sur la bière). C'est amusant car La Source comme Caterine sont 2 commerces situés tout prêt de chez moi ...
Olivier Lubeck, croisé récemment au concert de Emily Jane White est en train de donner la la dernière touche de finition à son installation intitulé Massiliaqatsi. Elle tournera après le Koyaanisqatsi. Je m'approche des explications mais renonce assez vite au bout de quelques lignes (faute de lunettes et parce qu'on verra bien !)
Après avoir croisé un nombre grandissant de têtes connues nous prenons place à l'intérieur à 21h. Une voix off nous accueille et introduit le film. C'est parti. Le lion qui rugit des murs d'enceintes suspendu de chaque côté de la scène, "Francis Ford Coppola presents", ce titre en lettres capitales rouges avec les 3 musiciens en transparence ... oui effectivement ça en jette.
Et puis du feu, des paysages somptueux, des machines qui découpent, des routes, des nuages, des pylones, des usines, des tanks, New York, des avions, des vitres cassées, des immeubles dynamités, des hommes minuscules puis en gros plan, des chaines de fabrication, des fusées, et ces peintures indiennes qu'on avait vu au début et qui nous annoncent la fin.
Pas de voix off, pas de vraie narration dans la succession des plans de toutes sortent mais quand même une présence de l'homme qui s'intensifie, oppressante, et qui détruit ... le tout porté par une musique électro (c'est quand même FK Club) tour à tour planante ou percutante grâce au jeu des 2 batteurs percussionnistes (la batterie l'emportant parfois sur les percussions) et au jeu de lumières sur les 3 musiciens qui apparaissent et disparaissent pendant tout le film.
Après m'être un peu promené je finirai au tout premier rang assis par terre, en immersion complète ...et me prendrai la définition / signification du titre qui confirme le ressenti :
1. crazy life
2. life in turmoil
3. life out of balance
4. life disintegrating
5. a state of life that calls for another way of living
... sans appel et y a du boulot, à commencer par tous ces gobelets jetés encore ce soir qui montre que pas grand monde n'est prêt à faire un effort.
Suivi de quelques autres prophéties indiennes
Après cela nous retournerons dans la salle club où nous papoterons (d'ukraine, d'engagement, de concertandco, de témoignage) encore un bon moment sous les astres de Massiliaqatsi avec une BO plus adaptée à la danse qu'aux discussions de fonds ... avant de repartir par le sas du Moulin direction la maison (avec un phare en moins sur mon vélo), après une soirée singulière avec de bien belles images et du très bon son qu'il serait dommage de ne pas revoir / re-entendre sous une forme ou une autre ...
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Critique écrite le 01 mai 2022 par Pirlouiiiit
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