Chronique de Concert
Last Lynx + 69 + Femi Kuti ... (Nuits Zebrées de Radio Nova)
Ce soir parmi les nombreux concerts possible j'hésite un peu entre Peter Doherty (buzz oblige) au Cabaret Aléatoire et la Nuit Zebrée de Radio Nova à l'Espace Julien qui regroupe Last Lynx, 69, Femi Kuti, Skarra Mucci, et Paul Virgo ... (des 5 c'est surtout 69 le duo composé de Armand et Virginie tous deux ex Sloy). N'ayant jamais vu 69 en live, ayant déjà vu un concert assez quelconque de Doherty au sein des Babyshambles et ayant lu ça et là qu'en ce moment il n'est pas au top de sa forme, j'opterai pour la nouveauté.
Après le traditionnel passage au Lollipop pour les soirée Japan Gourmet du premier vendredi du mois, nous allons récupérer notre invitation à l'Espace (rappelons que les Nuits Zebrées sont gratuites sur invit à retirer dans plusieurs grands magasins). D'après le planning affiché nous sommes à l'heure. L'avantage avec les concerts retransmis en direct c'est qu'on sait qu'ils vont être obligés de respecter le timing.
Un des présentateurs de la radio vient chauffer le maigre public et nous présenter les différents artistes de la soirée. Les premiers sont donc des suédois qui chantent en anglais et répondent au doux nom de Last Lynx. 5 sur scène, 1 chanteur (avec un gros tatouage Gorillaz sur l'interieur de l'avant bras) et 1 chanteuse souriante (avec un anneau dans le nez), un batteur, un bassiste et un guitariste qui a l'air très jeune.
Pop plutôt calme même si dansante qui m'a fait pensé en vrac à Sade, Jamiroquai, MGMT, Depeche Mode... Même si ils avaient l'air contents d'être là (c'était la première scène en France) j'ai quand même trouvé qu'il manquait un peu de quelque chose pour que j'accroche. Peut être tout simplement de présence (le groupe donnait l'impression d'être très jeune). En tout cas cela n'a pas empêché l'Espace de bien se remplir tout au long de leur prestation.
Après une courte pause ce fut le tour de 69. Petite pointe d'angoisse de ma part. Autant j'ai beaucoup aimé leur premier album Novo Rock, autant je ne connait du nouveau qu'un seul morceau the con, et puis j'ai peur qu'entre que le public que j'imagine être surtout venu pour Femi Kuti ne soit pas forcement sensible à leur post punk new wave cold machin chose.
Lorsque l'animateur annonce que la duo est ce soir trois je ne suis qu'à moitié surpris de voir Stephan Bertholio aux claviers. Ce soir nous avons donc non seulement les 2/3 de Sloy mais aussi les 2/3 de Corleone ! Alors forcement avec le même chanteur il y a des points communs indéniables (qui raviront les fans des deux groupes juste cités - et j'en ai croisé quelques uns ce soir) pourtant par d'autres égards ça n'a pas grand chose à voir.
Alors que leur album précédent est ultra rythmé / dansant / sautillant, le morceau avec lequel ils attaquent ce soir est tout le contraire et plus à l'image de leur nouvel album Adulte. Ambiance, lourde, tendue, limite plombée avec un Armand qui a l'air de se tordre de douleur en même temps qu'il maltraite son pied de micro flexible.
A ses côtés Stéphan droit comme un "i" et Virginie inclinée comme un "y" (à l'envers avec les jambes écartés) semblent l'observer ou s'échangent des regards discrets quand ils n'ont pas les yeux braqués sur leurs instruments. On retrouve la plupart des tics scéniques de Armand en plus posés / torturés ...
Ils sont tellement dedans qu'ils n'ont pas l'air de faire vraiment cas du public. Ils ne s'adressent pas au public entre les morceaux mais pour autant on ne se sent pas oubliés. Au contraire on est convié à leur délire non calculé, à leur spontanéité voire une certaine forme d'intimité ... ce qui sur une gros scène comme celle de l'Espace n'était pas gagné d'avance.
Je me retourne à deux trois reprises et je vois que le public adhère. Je me détends enfin (à chaque fois que se mélange affectif et musique j'ai tendance à prendre les choses de façon très personnelle). Il semble que l'authenticité - et l'experience (si on compare par rapport au groupe précédent) - payent. Les quelques morceaux les plus pêchus (tirés de Novo Rock ou
Je vous épargne tous les trucs plus ou moins couillons auxquels j'ai pensé pendant leur bien chouette set (genre "I want myyyy MTVvvvvvv" de Dire Straits sur No People) en vous souhaitant de tomber sur un de leurs morceaux sur Nova ou mieux de les voir un de ces 4 en concert !
Après une pause pendant laquelle ils seront interviewés comme les précédents pour la radio, pendant que le changement de plateau se fera à rideaux tirés, l'animateur viendra introduire Femi Kuti et sa quinzaine de musiciens (j'en ai compté un peu moins mais pas loin quand même). Femi je ne l'ai vu qu'une fois ici même en 2002 et j'en garde le souvenir d'un truc limite graveleux, alors que je suis plutôt fan de son frère Seun que j'ai vu 2 ou 3 fois depuis.
Vu l'enthousiasme pour le Femi et son anteriorité cela faisait longtemps que j'avais envie de le revoir. Et je ne regretterai pas d'être resté pour celui qu'ils étaient si nombreux à être venu (re)voir ce soir. Il faut dire que sur scène il a (comme son frère) une vraie machine de guerre : une petite dizaine de musiciens en fond de scène et surtout ("surtout" car il est difficile de ne pas les remarquer) 3 danseuses chanteuses ultra dynamiques qui ne s'économiseront pas un instant.
Je resterai bloqué un moment sur elles, sur leur physique, leur tenues, leur maquillage, leur façon de danser mais c'est sans doute leur sourire qui me frappera le plus. Pas du tout figé ou forcé mais au contraire sincère (en tout cas c'est l'impression qu'il donnait), le sourire de personnes qui se font vraiment plaisir et s'amusent de remuer leur derrière devant un public medusé et emballé.
Femi quant à lui m'a paru un peu plus agé que la dernière fois, et même si il bouge moins il fait quand même le chef d'orchestre en dansant. Pas de doute la dessus, les musiciens et danseuses lui obéissent au doigt et à l'oeil. Lui lorsqu'il ne chante pas des textes comme Afrinca to african joue du saxo, de la trompette, du clavier ... le regard un rien halluciné braqué sur le public ou dans le ciel
Grosse ambiance sur scène comme dans le public. Je suis pour ainsi dire reconcilié avec lui ou plutôt sa musique ! J'aurai même plutôt du mal à quitter l'Espace pour retrouver au bar du café des potes pas vus depuis longtemps. Pas la force ensuite d'y retourner pour Skarra Mucci et Paul Virgo, mais nous aurons passé une nouvelle fois une très bonne soirée et ne regretterons pas notre choix ; et encore moins à la lecture des avis très tranchés sur la performance de Peter (de grande chance que je sois tombé dans la catégorie des déçus)
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et une petite de 69 par ici
et une petit de Last Lynx par là
Critique écrite le 08 mai 2013 par pirlouiiiit
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