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Chronique de Concert

Parov Stelar

Parov Stelar en concert

Cabaret Sauvage, Paris 06 Mars 2012

Critique écrite le par



Parov Stelar s'est forgé en quelques années une réputation internationale de maître de l'électro-swing. En France, sa notoriété est notamment passée par sa présence sur quelques unes des compilations Hôtel Costes, concoctées par Stéphane Pompougnac. Malgré son succès par-delà les frontières de son Autriche natale, l'artiste se produit très peu en live, et c'était même son tout premier concert sur le sol français avec son groupe : le Parov Stelar Band. Pas étonnant, donc, que tous les billets se soient écoulés en quelques jours, comme sur la plupart des dates de la tournée.

Avant que la troupe arrive, c'est un DJ qui assure le warm-up avec une playlist à la Bart&Baker, qui donne déjà une irrépressible envie de danser. D'ailleurs, le public, jeune (voire très jeune) et largement féminin, se trémousse déjà sur le parquet du Cabaret Sauvage.

A 21h, la bande entre enfin en piste et le public est déjà déchaîné. Composé d'un batteur, d'un bassiste, d'un trompettiste, d'un saxophoniste et d'une chanteuse, c'est bien ce groupe qui assure le show sur le devant de la scène, pendant que le maestro est aux platines, en retrait.

Enchaînant morceaux au groove démoniaque et démonstrations de swing enflammé, le tout sur un beat électro ravageur, le combo met très rapidement le feu au chapiteau. Les spectateurs sont surexcités, les premiers rangs se lancent même dans une sorte de pogo permanent, tandis que tout le monde est irrésistiblement happé par l'appel de la danse et se met à bouger en tous sens, à taper des mains, des pieds, à lancer ses bras en l'air.

Chaque musicien a son heure de gloire, et la chanteuse, qui n'a pas très souvent l'occasion de chanter, déambule sur scène et harangue la foule. Les productions jazzy laissent régulièrement place à des passages ou à des morceaux plus franchement électro, parfois presque trance (comme l'énorme Catgroove). Les jeux de lumières contribuent à maintenir le spectacle sur ce fil inédit entre dancing des années 50 et boîte de nuit d'aujourd'hui. La présence d'un écran en fond de scène, sur lequel sont projetées diverses images, est en revanche anecdotique.

Si le public semble prendre un plaisir infini, et s'il faut bien reconnaître qu'on se laisse facilement emporter par l'énergie qui déferle depuis la scène, on regrette le manque d'épaisseur du groupe, qui s'intègre bien à la musique lancée par Parov Stelar depuis ses machines, mais qui n'apporte pas grand-chose, sinon de rendre l'ensemble un peu cheap. Le saxophoniste et le batteur donnent à eux seuls des airs d'Eurodance des années 90 au combo, et un look un peu plus travaillé n'aurait pu que servir leur prestation. Ce côté kitsch, vraisemblablement très assumé, n'est évidemment pas en mesure de nuire véritablement à la performance de la bande, mais il a malgré tout une certaine importance dans le jugement final de la prestation. Au-delà de ce petit problème d'apparence, une vraie section cuivre et un piano n'auraient pas été de trop pour donner vraiment toutes les nuances que mérite la musique de l'artiste autrichien, qui tend ici à se liquéfier un peu.

On regrettera également que parmi les productions de la troupe, tout ne soit pas du même niveau, et qu'aux passages euphoriques succèdent quelques flottements, minimes, mais qui empêchent le set de faire un sans-faute. Toujours rapidement comblées par l'un ou l'autre musicien qui vient inciter les gens à taper des mains, ces petites faiblesses passent relativement inaperçues sur le coup, mais leur accumulation vient un peu ternir le tableau.

Le dernier reproche que l'on peut faire est la certaine répétitivité du concert. Si Parov Stelar fait de son mieux pour casser cela avec une alternance bien dosée de morceaux vocaux, très swing, et d'autres plus électriques, il ne parvient pas totalement à transformer en irrésistibles tubes des titres qui, dans leur version album, sont plutôt à ranger avec les musiques d'ambiance.

Malgré tout, l'essentiel est là : on danse, on vibre, on s'amuse, et le public bouillonnant offre deux très beaux rappels et un vrai tonnerre d'applaudissements au groupe. Sans vrai temps mort, le set d'une heure et demie proposé par Parov Stelar ne relâche jamais son étreinte sur un public qui aura dansé de bout en bout. En cette fraîche soirée de mars, on peut même dire que le maestro autrichien a fait grimper la température à des niveaux subtropicaux, et il faut bien être un critique grincheux pour trouver à redire à sa prestation.

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