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Chronique de Concert

Piers Faccini

Piers Faccini en concert

Le Poste à Galène, Marseille 07 octobre 2009

Critique écrite le par


Le poste est bien rempli ce soir pour accueillir l'italo-anglais Piers Faccini, chanteur, guitariste, compositeur, mais également peintre et photographe. Notre homme parle en plus un français parfait et possède un physique avantageux. Bref, le Poste était hier soir autant rempli d'hommes que de jeunes femmes.

Il ne fallait donc pas avoir une montée de testostérone pour apprécier ce concert, mais plutôt l'âme mélancolique d'un poète (rien que ça). Piers Faccini est arrivé de temps en temps à nous transporter dans son univers rempli de blessures secrètes et de sensibilité à fleur de peau, mais la magie n'a pas opéré en permanence. Et dès qu'on décroche (c'est dur d'être tout le temps sensible), on ne peut s'empêcher de rire sous cape. Et les filles ne sont pas les dernières à trouver au bellâtre quelque chose de bien trop posé. Voilà qui est rassurant pour la gente masculine. Ce n'est pas parce que l'on est bien fait, que l'on chante artiste qu'on emporte automatiquement le magot.


Pas de première partie ce soir et à 21h30, Piers Faccini apparaît seul sur scène avec une Martin's amplifiée. Avec sa chemisette à carreaux rouge et verte boutonnée jusqu'au cou et cheveux mi-long qui plonge sur une barbe de plusieurs jours, on a l'impression d'avoir affaire à un ancien étudiant attardé et plutôt coincé.


Mais quand il se met à chanter, là, on déchante. Si on ferme les yeux, entre le timbre de sa voix et son jeu de guitare, on a l'impression d'entendre le fantôme de Nick Drake. C'est absolument incroyable. La magie démarrée sur Jesce se prolonge sur Time of Nought.
Arrive alors sur scène un batteur (dont je n'ai pas entendu le prénom) et Laetitia, une jolie brune, pour Two grains of Sand, titre éponyme de son dernier album qu'il jouera presqu'en totalité. Mais au lieu d'empoigner sa basse, Laetitia joue discrètement de maracas entouré de billes. Et le morceau, pourtant très beau sur disque, s'écrase comme une tomate trop mûre sur le bitume.


On craint alors le set lénifiant du néo-folk où les post-babas-cools s'amusent à jouer leurs morceaux sur scène encore plus lentement que sur leur album au risque d'endormir l'assistance. C'est franchement ce qui a menacé à plusieurs reprises le concert de Piers Faccini, qui n'a que très rarement profité de l'électricité live pour rendre ses morceaux plus rock. Lui a manifestement choisi une autre voix.
Sur Home Away, le titre suivant, notre homme s'accroche autour du cou un porte-harmonica, instrument que l'on n'avait pas vu porter ainsi depuis... Neil Young ou Rémi Bricka, l'homme-orchestre tout de blanc vêtu (suivant son âge et ses références culturelles). Laetitia prend alors sa basse et l'on croit que le concert va vraiment commencer.


Mais c'est encore bien trop mou. Piers Faccini aime manifestement bien entendre sa guitare et sa voix. De la première, il joue vraiment très bien et son organe vocal est sans équivalent sur la scène française en ce moment. Et quand il joue de l'harmonica, nous sommes toujours dans les prix d'excellence. Mais tout cela est trop appliqué pour nous emporter. Il faudra attendre A storm, le morceau suivant pour commencer à se dandiner. Puis partir la tête à l'envers sur Midnight Rolling avec l'utilisation de l'archet sur la guitare qui donne un son arabisant. Le solo tribal de batterie emportera la salle.


Là, clairement, on a changé de dimension. Le public n'attend qu'une chose, c'est de rester sur cette dynamique... Malheureusement, quand on est poète, on retombe vite dans sa dépression chérie. Et voici Come on Demons samplé et Piers qui se la joue gospel en chantant hors micro. La reprise de Dylan, One more Cup of Coffe, sera également un plaisir solitaire.
On retrouvera quelques frissons tribaux sur Sharpening Bones, mais Talk to her sera sacrifiée sur l'autel de la pedal steel.


Une chanson représente bien le concert d'hier soir. Your name no more, joué à la fin du set a cette ligne mélodique entêtante qui fait bouger la tête. Quand Piers Faccini la commence sur scène, le rythme est clairement plus lent que sur disque, ce qui lui enlève tout intérêt. Mais Piers Faccini la double totalement avec une seconde partie complètement accélérée et plus libre où l'on sent enfin qu'il cherche avant tout à se faire plaisir plutôt qu'à être obsédé par la bonne exécution technique de ses arpèges sur sa guitare. Et là, on part immédiatement avec lui. Malheureusement, comme pour Midnight Rolling, les promesses ne sont pas tenues par le rappel. Après nous avoir soulevé l'âme, il vient remettre le couvercle avec Save a place for me samplé avec sa guitare et son archet. On a l'impression de se retrouver en Irlande avec un son de cornemuse. La suivante, ce sera un tambourin de sortie avec une voix réverbée de la bassiste qui nous entraînera dans une église.
La salle réclamera un second rappel que Piers Faccini viendra lui donner de bonne grâce. J'avais, comme d'autres, décroché depuis trop longtemps.


Une dernière remarque. Le son du poste à Galène était parfait, la température maintenue à un niveau satisfaisant grâce à des ventilos, le prix du concert peu élevé.

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