Chronique de Concert
The Flying Padovani's - Keith Richards Overdose
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Henry Padovani est une véritable légende vivante du rock. D'origine corse, il fut le premier guitariste de Police, et une figure de l'explosion punk anglaise : proche des Clash, il fut aussi guitariste des Electric Chairs de Wayne / Jayne County puis un des directeurs du label IRS, qui a signé les Cramps et REM, entre autres. Bref, notre homme a un CV assez impressionnant ; pour les curieux qui voudraient en savoir plus, on ne peut que leur recommander de lire son amusante autobiographie " Secret Police Man ". Un documentaire diffusé récemment ," Rockn'roll of Corse ", lui a également été consacré. Suite à son départ des Electric Chairs, Henry Padovani n'a pas vraiment arrêté de jouer, puisque qu'il a monté un power trio aux accents surf rock exclusivement instrumental, The Flying Padovani's, en activité depuis une bonne trentaine d'année et qui se produit ce soir au Poste à Galène.
Vont d'abord jouer les phocéens de Keith Richard Overdose, acteurs émérite de la scène rock locale, qui pratiquent un rock'n'roll punk ultra énergique dans l'esprit des New York Dolls et du MC5. La section rythmique est puissante, le batteur cogne comme un sourd et le bassiste, bien campé et imperturbable, fait gronder son instrument. Le chanteur guitariste est survolté.
Paulo, à la guitare solo, n'est pas en reste et s'excite sur sa telecaster, en mélangeant habilement des riffs teigneux à des solos frénétiques et inventifs. Le groupe a, me semble-t-il, un peu varié son répertoire depuis la fois précédente où je les avais vus puisque on a droit à une ballade dans l'esprit du rythm'n'blues des sixties.
En insufflant ces éléments presque soul dans se musique, le quatuor montre qu'il sait évoluer en ne restant pas dans une monolithique punkitude. Et par dessus le marché, aucun de ces musiciens ne relâche la tension et l'intensité de son jeu. Ils exécutent en guise de rappel une excellente reprise punk de Hippy Hippy Shake des Swinging Blue Jeans.
Avec Keith Richard Overdose, Marseille tient encore une fois un groupe de haut niveau. D'ailleurs, on peut le dire, des gens très bien sur France Inter les ont récemment diffusés et ont vanté leurs mérites en les présentant comme parmi les plus dignes représentants de la scène rock marseillaise et bien au-delà.
On va légèrement relâcher la tension et ralentir un peu le rythme avec The Flying Padovani's. L'ex Policeman est accompagné par le bassiste Paul Slack (ex UK Subs) et le batteur Chris Musto qui a joué notamment avec Johnny Thunders et Joe Strummer (rien que ça). Tous les membres de ce groupe se sont donc frottés de très près à la punkitude originelle, et ceci va se retrouver dans leur approche très rentre dedans du surf rock.
Paul Slack et Chris Musto assurent une solide section rythmique sur laquelle Henri Padovani peut aisément tricoter des plans surf sur sa gibson demie-caisse. Les titres joués sont globalement laid back sauf quand la batteur entame un solo pendant lequel il se laisse aller à des " Bo Diddley beats ". En tout cas, ça swingue toujours. Le trio exécute beaucoup de reprises, dont les classiques Ace of Spades, dans une version mid-tempo ou Peter Gunn.
Les musiciens se font plaisir et savent quand même réserver quelques bonnes surprises dans un genre très codifié qui en réserve finalement assez peu, avec des versions assez inattendues de Caravan de Duke Ellington ou même du Vol du Bourdon de Moussorski qui sonnent vraiment bien en surf music. La musique des Flying Padovanis est vraiment taillée pour la scène et n'a pas d'autre prétention que celle de faire passer du bon temps au public.
Henry Padovani est plutôt loquace, il présente régulièrement les morceaux et insiste pas mal sur le pédigrée de ses acolytes. L'homme est vraiment sympathique, d'autant que la configuration du lieu favorise la proximité avec le public. Et celui-ci lui a d'ailleurs assuré de bons retours, ravi par ce chouette moment de " classic rock ".
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Critique écrite le 03 mars 2017 par Phil2guy
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> Réponse le 04 mars 2017, par La Panthère Rose
[Marseille - 17 février 2017] De la bonne Zick ! Sans Nostalgie et très efficace ! Bravo ! Réagir
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