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Chronique de Concert

The Pogues

The Pogues  en concert

Olympia, Paris 11&12 septembre 2012

Critique écrite le par




Les Pogues font partie de ces rares groupes - comme les Stooges, la Mano Negra, Nick Cave, Les Wampas et les Levellers - dont on devient instantanément fan quand on les voit pour la première fois sur scène. Pour ma part, la première fois remonte à un concert d'octobre 1991 à l'Elysée Montmartre. J'avais 17 ans, c'était l'un de mes premiers concerts. Je ne connaissais que deux ou trois chansons. Le public n'était alors pas au courant que Shane Mac Gowan venait de se faire virer du groupe. L'amertume de cette annonce fut vite compensée quand il vit Joe Strummer le remplacer au pied levé.

Des la première note la salle s'embrasa ! Ça chantait et pogotait de partout dans une ferveur et ambiance chaude et bon enfant ! Sur scène, le groupe était survolté, sautait dans tout les sens, moi j'hallucinais... La musique était à la fois nerveuse, festive, joyeuse et l'ambiance phénoménale, bref un concert d'anthologie. Dans les semaines qui suivirent, je me procurais l'intégrale (albums, vidéos, concerts pirates) du groupe dont je devins un fan inconditionnel. Je compris vite que si Shane Mac Gowan était l'étendard du groupe, les 7 autres musiciens étaient indissociables de la personnalité et de la qualité du groupe tant sur disque que sur scène.



Je suis retourné voir les Pogues dans leurs deux ultimes passages parisiens. Shane n'était pas revenu, Joe Strummer n'avait pas continué. Spider Stacy avait pris la place de chanteur mais l'orientation musicale était différente, moins rock et moins Irish. Le succès ne fut pas au rdv malgré de très bon concerts. Le groupe se disloqua puis finit par mettre fin à ces activités. J'étais donc un fan frustré ! Mon groupe favori s'était séparé et je ne l'avais jamais vu sur scène au complet.

Bien sûr, je suivis les projets solo des membres du groupe. J'avais vu Spider Stacy, le batteur Andre Ranken et le bassiste Darryl Hunt lors d'un triste concert de leur groupe, les Wisemen ,à Eurodisney où je devais être le seul de la salle à savoir qu'il y avait trois Pogues sur scène.

Je m'étais précipité pour voir le passage de Shane en solo en à l'Élysée Montmartre pour la promotion de son premier et excellent album solo (the Snake). Le concert fut pitoyable tant Shane était dans un état second et avait manifestement envie de tout sauf de jouer. C'est à la suite de ce concert qu'un de leur roadie fut abandonné mort d'une overdose dans leur chambre d'hôtel.

En 1998 à Dublin, je vis Shane une nouvelle fois sur scène le jour de la St Patrick. Il tenait à peine debout et commença le concert d'un " Good Evening Amsterdam !!!!" qui en disait long sur sa forme du moment et qui ne pouvait pas être compensée sur scène par son nouveau groupe, the Popes, qui étaient très loin d'avoir le niveau des Pogues.

Son passage à Paris pour promouvoir son second album solo fut annulé car il posa un lapin à ses fans le jour du concert. A l'époque, les nouvelles le concernant étaient alarmistes. On ne parlait que de ses addictions et on lui prédisait que quelques mois à vivre. Ma frustration prit fin en 2001 avec la reformation du Groupe pour des tournées hivernales outre manche. C'est hyper enthousiaste que je partis pour Dublin, puis pour Londres à la Brixton 02 Academy deux ans plus tard pour enfin voir les Pogues au complet. Les concerts étaient très bons, mais quand on n'en attend trop, on est parfois un peu déçu...

En 2008, au festival de Bobital en Bretagne, les Pogues faisaient leur retour en France au complet après 18 ans d'absence. Je ne pouvais pas ne pas y être ! La prestation du groupe fut excellente malgré le fait qu'ils jouaient en plein air, en plein jour et pour un set d'une heure seulement.




J'étais persuadé qu'on ne les verrait plus dans une salle en France.
C'est dire si l'annonce des deux dates à l'Olympia fut, pour moi , une bonne nouvelle car c'est clairement dans ce type de salle, ni trop grande, ni trop petite, qu'il faut voir les Pogues !

C'est donc mardi soir, remonté à bloc, que je pris place au milieu de la fosse de la célèbre salle du boulevard des Italiens. Après une entrée sur scène au son de Straight to hell des Clash, probablement en hommage à Strummer, le groupe attaqua comme toujours son concert par " Streams of wiskey ". Premiers constats : Le son d'ensemble est bon, Shane est sobre et en forme, sa voix est ferme et il chante juste.
Cette concordance de bonnes nouvelles étant sans doute due au fait que ces deux concerts font l'objet d'un enregistrement pour un live et un DVD qui sortiront en novembre pour fêter leur trente ans de carrières.



Le public composé de trentenaire et de quarantenaire se met instantanément en ébullition et fait tanguer l'olympia en reprenant en cœur les chansons les plus connues. La set list est un best of exhaustif de leurs meilleurs titres (Fairytale in New York, Sally mc lennan, Pair of brown eyes, Rainy night in soho, Dirty old town, Boys from county hell, Young neds of the hill, Irish Rover... ) dont seul manque à l'appel "  Turkish song of the damned "parmi les incontournables. C'est d'ailleurs toujours là peu près la même set list depuis 2001 à deux chansons près. J'aurais bien aimé qu'ils incorporent des chansons comme Yeah Yeah yeah, Hell's ditch, Night train to lorca, Rain Sreet pour mettre un peu de nouveauté, mais là je chipote...



Certaines versions sont exceptionnellesssssssss comme celles de Sunny side of streets, Dirty old town, Thousands are sailing, renforcée par une section de cuivre. Sur une version fidèle et terrible de the sickbed of cuchulainn, l'ambiance atteint son paroxysme. Les rappels donnent notamment l'ocasion au batteur de reprendre superbement le traditionnel Stars of the county down avant une fin classique sur Fairytale in New york et le traditionel final sur Fiesta (que je n'aime pas beaucoup car il me fait penser à Patrick Sébastien) après deux heures de concert.

Le concert du lendemain sera un copier /coller de cette première date mais avec un son meilleur et une superbe version de if I should from the grace with god .

Bref, ces deux concerts étaient excellents !!! Comme toujours avec les Pogues, il n' y a pas une mauvaise chanson. Même si sur scène ils sont moins agressifs , rock et punk que par le passé,the Pogues reste un formidable groupe de scène. Avec une moyenne d'age autour de 60 ans, Ils transmettent de l'énergie, de l'émotion et font danser tout un public comme peu de groupes. En étant objectif, c'étaient en valeur absolue (qualité, set list, salle, formation, son) les meilleurs concerts des Pogues qu'il m'ait été donné de voir, même si rien ne vaut la première fois . Et comme je le disais au début, cette première fois date de 1991, j'avais 17 ans...



www.pogues.com


Photos Mauro Melis www.soundofviolence.net/multimedia/photos/2211/9686/the_pogues_paris_olympia_12_09_2012.html

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