Accueil Chronique de concert The Stranglers + Mike Marlin
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Chronique de Concert

The Stranglers + Mike Marlin

The Stranglers + Mike Marlin en concert

Le Rockstore - Montpellier 09 avril 2012

Critique écrite le par

A LA RECHERCHE DE JET BLACK

C'est à la surprise générale que nous débuterons cette soirée non pas à 19h30 (comme indiqué sur le site du Rockstore) mais à 20h ; et surtout pour accueillir non pas les Hommes en noir mais un groupe inconnu au bataillon qui s'est affublé du nom du chanteur (je suppose) : Mike Marlin.


Malgré une voix assez grave et bien placée, le son est un peu saturé et cet effet est amplifié par un niveau un peu trop élevé dans les enceintes.
Bien qu'il y ait quelques pépites et bonnes trouvailles instrumentales égrenées çà et là, il faut avouer que leur set reste assez classique, sans grands rebondissements, voire presque sans changements de rythme. C'est d'ailleurs très étonnée que, lorsque Mike annonce une love song, je m'aperçois que non, ils ne jouent pas uniquement des balades depuis le début...
Cet effet est sans doute amplifié par le simple fait qu'on ne s'attendait pas à avoir ce genre de première partie, même si le bonhomme a fait une reprise de Hanging Around, morceau légèrement psyché du groupe en tête d'affiche ce soir.


Le public se trémousse doucement, se balançant d'un pied sur l'autre et, bien que très sage et légèrement apathique, semble toutefois apprécier le hors-d'œuvre.

Un dernier détail m'aura titillé tout le long : le groupe a joué devant le fond de scène des Stranglers, la mythique signature façon handwriting.... Ça risque de faire tache sur les photos...

21h. Il est temps de passer au plat de résistance.

The Stranglers

C'est dans une salle trois-quarts pleine que le quatuor anglais va nous régaler de ses standards, mais aussi nous dévoiler quelques nouveautés de son dernier album Giants, sorti le mois dernier.


Voilà près de quarante ans que les Stranglers ont débarqué et, même s'il y a eu pas mal de changements de line up, surtout au niveau chant/guitare, la grosse formation est resté la même. Sauf que...sauf que, ce n'est pas le cas depuis quelques dates : Jet Black, le batteur à la respiration fragile, une des grosses figures du groupe, est malade et ne participe pas à l'énorme tournée française prévue tout le mois d'avril. C'est donc son drum tech qui s'y colle ; et la première constatation qu'on peut faire c'est qu'il est pas mis à l'honneur, bien caché sur un côté de la scène.


C'est qu'elle est haute la barre...
Bien sûr, les gars ont pris un peu de bouteille ; bien sûr, nous ne sommes plus dans les années 80 et le risque d'émeute, comme ce fameux concert à Nice, est très minime ; mais les Stranglers font partis des origines d'un punk à la fois mélodieux et expérimental, et on n'attend pas moins que du gros son, des réverbs dans les micros et de la distorsion dans les amplis.

Il faudra cependant attendre quelques morceaux avant que le chanteur trouve ses marques, et laisse tomber cet air un peu perdu (que le batteur, lui, ne quittera pas de tout le set).
Heureusement, le duo basse/clavier, qui a réussi à faire sortir du lot ce groupe à leurs débuts, assure toujours.


Le clavier a su garder des accents très seventies, et le morceau Walk On By en est l'exemple incontestable. Quant à Jean-Jacques Burnel, il tient bon encore les cordes de sa basse, même si, pour ce concert, elle sera légèrement bouffée par les autres instruments.
Peu importe, dès les premiers coups de médiators, Hanging Around claque et on ne s'y trompe pas.
C'est que, après avoir vu l'affiche et les quelques images promo du dernier album qui circulent sur le net, on avait vachement peur de se retrouver avec des vieux croulants usés et étranglés jusqu'à la moelle...


Le public est à fond, parfaitement conscient de voir un mythe se produire devant lui. Les musiques s'enchaînent sans prendre le temps de respirer, ni pour eux, ni pour nous. Unbroken, vraie tuerie aussi bien sur galette qu'en live, Golden Brown, désormais à jamais lié à un instant dramatique de Snatch de Guy Ritchie, Always The Sun, considéré comme LE carton intersidéral en France.
Les refrains sont repris à l'unisson, des applaudissements fusent au milieu des morceaux, des sourires partout, on s'en prend plein les oreilles les yeux fermés de plaisir.
C'est grave le pied, et même entourée d'une bande de dépressifs chroniques ça n'y changera rien.
Les mecs nous font même l'honneur de parler français, et pas trop mal en plus : "Ceux qui ne savent pas lire, nous sommes les Stranglers".
Quel immense amertume de ne pas profiter de Jet Black...


Même si le groupe revendique de nombreux morceaux aux teintes plus colorées, en passant par des sonorités reggae et des guitares hispanisantes, c'est irrévocablement vers des rythmes signés plus punky bristish qu'on aime à les écouter. Et, derrière cette voix encore couillue, on va jusqu'à rechercher ces accents des quartiers UK qui grossissent l'effet. Et lorsque la paire Lost Controlet Shut Up débarque, avec son lot de guitares saturées (qui mériteraient d'être plus nombreuses d'ailleurs), on se prend tous pour des kids de l'East Side, une binouze à la main.
Ouais, c'est comme ça que ça s'envoie et that's fucking great !


Mais les rappels arrivent déjà. Ils sont courts, rapides et sans trop de fioritures. Un "Merci d'être sortis un lundi soir pour nous" nous est adressé, et une reprise des Kinks, All Day And All Of The Night, sera l'occasion de quelques parties clavier improvisées et de messes-basses entre guitaristes.
Des basses lourdes sonneront le départ des hommes en noir comme si de rien n'était. Pas de salut, pas de see you next time....
Les spectateurs les plus zélés monteront sur scène pour récupérer les médiators sur le pied du micro de Burnel.
Une séparation un peu brutale, comme la fin d'une apparition, mais on sait déjà que d'autres dates sont annoncées pour les festivals européens cet été....en espérant y voir Jet Black.

Setlist :
Burning Up Time
Sometimes
The Raven
Lowlands
Hey! Rise Of The Robots
Hanging Around
Unbroken
Time Was Once On My Side
Golden Brown
Strange Little Girl
Always The Sun
Walk On By
Giants
Peaches
Mercury Rising
Lost Control
Five Minutes
Shut Up
No More Heroes
Relentless
Something Better Change
-------------------------------------------
Time To Die
Duchess
-------------------------------------------
All Day And All Of The Night
Tank

> Réponse le 22 avril 2012, par La hyène

[Rennes, Les champs libres - 4 avril 2012] La critique postée ci-dessus donne un assez bon dessin mais ne reflète qu'un concert. Les Stranglers ne déroulent jamais le même concert dans cette tournée (c'est dire le nombre de hits). A Rennes, le batteur, (ancien road de Jet Black depuis 10 ans, qui a pris la tournée au pied levé) a réellement assuré son set au point que JJB l'a ouvertement invité à se mettre en avant. Sans conteste, j'ai le sentiment que sa frappe est plus dynamique que celle de Jet (à qui on souhaite un prompt rétablissement), même si elle n'en a pas la précision ni la finesse. Quant au niveau de la prestation, elle était excellente, sans les petits errements du guitariste signalés dans la critique précédente. En revanche les synthés étaient plus flous à Rennes, comme en attesteront tous les spectateurs qui...  La suite | Réagir


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