Accueil Marseille - Aix Newletter Live In Marseille 22 Janvier 2018 : Biocopinage
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Newletter Live In Marseille 22 Janvier 2018

Biocopinage

Saga

Attention édito copinage éhonté, conflit d'intérêt garanti : notre AMAP te veut !

Bon, pour des lecteurs cultivés et souvent urbains comme vous, une Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne, (AMAP), ça commence à être bien connu. Le principe est bien sûr de payer à l'avance la production d'une exploitation agricole (proche et en biologique, c'est le pré-requis !), pour qu'un.e paysan.ne puisse y planter plein de choses variées et bonnes, et vivre dignement de son travail sans devoir aller faire le tapin dans un M.I.N. quelconque et devoir y brader sa production à des requins de la grande distribution... En tant que consom'acteur (comme ils disent), on y est garanti de manger bio donc, mais aussi de saison, au moment où les choses poussent naturellement et donc, ô miracle, ont du goût. La nature faisant bien les choses, il y a de quoi remplir un beau panier varié toute l'année, rassurez-vous ! Et pas l'ombre d'un truc en "-cide" versé sur tes légumes ni sur tes fruits, bien sûr. Toi le citadin, tu manges plus sain, plus goûtu et plus varié, et lui le pacoulin, il a un boulot plus sain, plus intéressant et aussi plus varié. Win-win !
Or l'AMAP où nous adhérâmes Pirlouiiiit et moi, il y a déjà quelques années, était sise au Centre Social Julien et affiliée à l'exploitation La Roustide : c'était donc l'AMAP "La Roustide - Cours Julien", et le nom lui est resté... Mais depuis il s'en est un peu passé : l'exploitation a changé de mains (suite à un départ en retraite), n'a plus convenu aussi bien à l'AMAP, etc. etc. Bref : nous avons changé d'exploitation il y a un peu plus d'un an, et même de lieu de distribution, mais on est toujours là !

Nous sommes un peu moins nombreux qu'avant, mais désormais affiliés au très sympathique Franck SILLAM, agriculteur jeune et beau (enfin je trouve), évidemment hyper-dynamique, qui exerce ses talents à Aubagne, Bouches-du-Rhône. En terme de locavoracité, c'est pas mal, vous en conviendrez... Je suis déjà allé la voir, la Ferme des Roselières, et c'est un endroit super, accueillant et impressionnant à la fois - de mémoire, 40 cultures en même temps, imagine un peu le tableau XL dans sa tête, à notre paysan bien-aimé ! En plus des régulières journées portes ouvertes, on peut même aller l'aider un peu, si parfois on a envie de mettre les mains dans de la bonne terre. Mais... car il y a un mais : début 2018, Franck n'a plus tout à fait assez de paniers achetés... par rapport à sa production actuelle, celle qu'il a planifié en 2016 et pour plusieurs années ! Il bricole donc des "paniers texto" sur demande, mais c'est moins pratique pour lui...
Savez-vous qu'à Paris on fait des listes d'attente pour les AMAP ?! Coup de bol, les Marseillais.e.s n'en sont pas encore là ... Vous avez donc, tu as donc une chance incroyable de rejoindre enfin un de ces clubs de winners qu'on appelle les Amapiens ! Ouais ! Des gens cool qui savent qu'une tomate peut avoir un goût à tomber à la renverse en août (ça tombe bien, à cette époque ils en reçoivent plusieurs kilos par semaine) ; qu'un chou romanesco c'est beau et c'est très bon aussi, qu'un pâtisson ou une carde rouge sont des choses qui peuvent vraiment se cuisiner (même si on croirait pas forcément, à les voir la première fois) ; qu'il ne faut pas confondre "butternut" et "buttercup" (rien à voir, enfin !) ; qu'un radis bien frais peut vous arracher la gu... et qu'une feuille de moutarde dans un mesclun peut vous faire pleurer, sans assaisonnement, tant ils sont relevés... ; que même une simple patate bio a déjà un goût, une texture et une densité bien supérieure à celles de ses cousines industrielles. Qu'on peut faire une purée à tomber à la renverse avec elle et une tranche de courge type Halloween... Et devoir se battre pour que vos enfants ou vos colocs ne grignotent pas toutes les carottes crues, délicieuses, avant même que vous puissiez les cuisiner ... Et comme dit l'adage du Ravi : "Cuisiner, c'est déjà résister !"
La Ferme des Rosilières recrute donc ses nouveaux paniers actuellement, là, dessuite ! Pour 20 euros par semaine (soit un panier déjà bien rempli de 6 à 7 kg - et mèfi ! les beaux jours arrivent...), avec distribution actuellement le mercredi soir entre 19.15 et 20.15, à la Tribu Meinado, 19 rue Guy Mocquet (13001). L'AMAP La Roustide Cours Julien vous/te tend les bras ! Passe donc nous voir dès mercredi !

Ou mieux, contacte Franck SILLAM à : lafermedesroselieres@gmail.com. Ou si tu es timide, commence par l'AMAP à : laroustidecoursjulien@gmail.com.
Allez ! Et dis-leur que tu viens de la part de LiveinMarseille, s'il le faut !


Philippe

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En bonus une petit video de King Krab (chronique à venir)
King Krab feat. John Massa by Pirlouiiiit 20012018 - 656e

Le livre de la semaine

Saga

Saga de Tonino Benacquista lu par Odliz

Saga est le premier roman du banlieusard Tonino Benacquista, publié il y a un peu plus de vingt ans. 1997, Chirac est au gouvernail, Lady Di n'est plus qu'une trainée de pneus sous le pont de l'Alma, le procès de Maurice Papon est enfin sur les rails, les chômeurs manifestent à Marseille et TF1 déprogramme la Roue de la Fortune, faute d'audience.

Saga avait comme destin celui d'être ce feuilleton de remplissage qui doit remplir les quotas d'émissions françaises de la télévision publique et qu'un producteur dédaigneux cale sur un créneau de nuit, clin d'œil au sitcom Voisin, Voisine et à ses 385 épisodes écrits et tournés à la chaîne, puis diffusés en tout début de journée.
Saga, c'est la réunion de quatre scénaristes has been qui n'ont pas d'autre choix que d'accepter tout ce qu'on leur propose. Il y a Mathilde ; elle a écrit deux décennies de romans à l'eau de rose pour l'amour d'un éditeur sans vergogne. Avec elle, Louis surnommé " le vieux ", mari délaissé, humilié et endeuillé, se réfugiant dans ses souvenirs italiens aux côtés du " Maestro " (un fantôme d'Ettore Scola). Et puis Jérôme, le lanceur de boomerang sur le carreau, à qui on a volé le script d'un film devenu blockbuster, rancunier épidermique et fervent soutien de son frère malade qui le suit comme une ombre. Enfin, Marco, le " je " de l'histoire, le petit jeune prêt à tout pour se faire un nom dans le métier, quitte à faire fuir Charlotte, celle qu'il aime tant, par son absence.
Ces quatre gueules cassées fusionnent leur écriture à priori incompatible, leurs expériences chaotiques et leurs émotions à fleur de peau pour donner naissance à une série à l'histoire débridée aux personnages mise en abîme, entre polar surréaliste et comédie de mœurs existentialiste. Ça tombe bien, la production leur laisse carte blanche ; de toute façon, qui regarde la télé entre 4 et 5h du matin ?.. Et pourtant, la série devient un tel succès qu'elle est bientôt diffusée en prime time devant des millions de téléspectateurs hypnotisés. Saga devient alors une marque, un enjeu politique mais ses quatre créateurs entendent bien garder leur liberté de ton jusqu'au bout, ce 80e épisode au terme duquel le contrat s'arrête et doit reprendre pour d'autres scénaristes arrivistes et consensuels. Alors sans même se concerter, nos quatre anti-héros ou demi-dieux atomisent leur création dans un feu d'artifice jouissif de fin du monde télévisuel et d'une tabula rasa personnelle. En plein milieu de la diffusion du 80e et dernier épisode, chacun des scénaristes fuit le pays pour démarrer une nouvelle vie et seul Marco reste en proie à la fureur nationale et à ses propres démons.

Benacquista analyse avec mordant et une tendre acuité les travers banals ou singuliers de l'âme humaine qui recèle et dévoile, au détour d'un hasard, une beauté abyssale. La vie dépeinte comme un jeu de hasard où l'on croit, résigné, que les jeux sont faits avant d'assister ou de provoquer la mise en déroute du système. Saga est le survivant symbolique de La Roue de la Fortune. On mise sa vie avec une gravité funambule ; les enchères nous plongent en pleine Russie, entre montagnes et roulette, et se terminent entre chien et loup avec un naturel déconcertant. Le crépuscule d'une déambulation parisienne, une arrière-salle musicale et dépeuplée de Manhatttan, un écho de boules de billard qui s'entrechoquent dans un grand salon baroque, un dernier regard à une colline et un ultime sourire à un ami.
Saga est une œuvre vertigineuse et rocambolesque, viscéralement libertaire, qui vient bousculer avec humour et légèreté la vision angoissante de l'homme dans sa vision étriquée de téléspectateur et de consommateur manipulable. Un livre dont la résonance est toujours d'actualité, à l'heure où le petit écran est remplacé et démultiplié par la kyrielle d'écrans de nos smartphones, tablettes et autres écrans publicitaires envahissant peu à peu l'espace public, mais qui nous exhorte à ressusciter l'optimisme tapi au fond de nous-mêmes et à prendre conscience de notre petit pouvoir d'humain, créateur et décideur à notre échelle, de mettre le monde virtuel sur pause, et de diffuser ou de rediffuser dans notre espace mental ce qui a vraiment de la valeur. L'amour d'une seule femme, le vague souvenir d'un film à travers ses yeux d'enfants, un jardin secret planqué sur une île déserte, un hôtel abandonné, de la vodka au poivre.

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