Accueil Chronique album : Viagra Boys - Welfare Jazz, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

Viagra Boys : "Welfare Jazz"

Viagra Boys :

Pop - Rock / Punk

Critique écrite le 04 janvier 2021 par Pierre Andrieu

Troubles de l'érection ? Baisse du désir ? Dépression chronique ? Envies de suicide ? Désir fou de s'acheter une place pour le concert commun de Vianney et Carla Bruni aux arènes de Nîmes en juillet 2021 (ce qui correspond à peu près à un suicide auditif) ? Vous ressassez sempiternellement vos souvenirs de concerts ? Tout en réécoutant en boucle vos vieux disques de punk et de rock 'n roll en maugréant que rien de bien ne sort actuellement ? Des solutions simples et peu onéreuses existent pour vous redonner une certaine vigueur (voire une vigueur certaine), parlez-en à votre fournisseur de disques, vous savez ce truc désuet et hors d'usage qu'on appelle un... disquaire : il pourra vous fournir l'album "Welfare Jazz" des Viagra Boys ! Après étude attentive de tous les titres et passage à fort volume pour en apprécier la quintessence, ce disque paraît être une solution intelligente et viable pour repartir du bon pied en 2021 après une année sur laquelle on ne s'étendra pas. Et ouais, la première bonne nouvelle (avant la réouverture des bars et des salles de concerts) arrive début janvier, c'est cette collection de morceaux qui défoncent sévère signée par les " garçons adeptes du viagra ", basés à Stockholm, en Suède. Après un très bon premier album nommé "Street worms" - on était passé à côté à cause d'un bout de concert peu convaincant vu à Nîmes lors du TINALS festival en juin 2018 -, les remontés à bloc Sebastian Murphy (voix), Henrik Höckert (basse), Tor Sjödén (batterie), Oskar Carls (saxophone), Benjamin Vallé (guitare) et Martin Ehrencrona (synthés) dévoilent le 8 janvier 2021 un authentique chef d'œuvre mixant post punk, krautrock, électro rock, psyché, free jazz et country pour obtenir un résultant ultra rock 'n roll, bien cradingue, très barré et de nature à exciter gravement tous les fans d'insurrection sonique versatile et nihiliste. Boostés par un chanteur aussi incontrôlable et déglingué que conscient des ravages provoqués par ses errements drogués, les très bons Viagra Boys - pris en main comme il faut et tour à tour par les excellents producteurs Matt Sweeney, Justin & Jeremiah Raisen, Pelle Gunnerfeldt & Daniel Fagerström - alignent les tubes comme à la parade : l'inaugural et hargneux à souhait "Ain't Nice", le très indiqué pour lancer une nuit de débauche "Girls & Boys", avec sa basse saturée, ses synthés zarbis et son sax salace, le très marqué par Alan Vega & Martin Rev de Suicide (mais également par le côté obscur de Nick Cave) "Toad", l'infernal "Creatures", dans une belle veine " post punk à synthés chanté par le leader des Bad Seeds " (encore), le très trouble "Into The Sun" avec son ambiance chelou à la "Nightclubbing" d'Iggy Pop, le très Screaming Jay Hawkins "I Feel Alive", le synthetico punk interlope "Secret Canine Agent" ou encore l'impeccable et très osé titre final, "In Spite of Ourselves". Interprétée en duo avec Amy Taylor du survolté groupe punk made in Australia Amyl And The Sniffers, c'est cette magistrale reprise de John Prine, légende de la country récemment décédée, qui conclut parfaitement "Welfare Jazz", à la fois dérangé, accrocheur et radical. Un disque excitant en forme de remède ultime anti mollesse.





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Track listing (liste des titres in french) :

1. Ain't Nice 03:33
2. Cold Play 00:32
3. Toad 03:35
4. This Old Dog 00:37
5. Into The Sun 03:58
6. Creatures 03:33
7. 6 Shooter 04:51
8. Best In Show II 00:47
9. Secret Canine Agent 01:45
10. I Feel Alive 04:29
11. Girls & Boys 04:40
12. To The Country 02:58
13. In Spite Of Ourselves 05:03

8 janvier 2021 (YEAR0001)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 04 janvier 2021 par Pierre Andrieu
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