Chronique de Concert
The Ex
7 chroniques en retard sur 15 jours (8 si je compte celle de Phil2Guy), il est grand temps de s'y mettre. Comme j'ai pris des notes sur mon téléphone pendant les concerts de Henri Florens à la Meson, Siska à l' U-Percut, RIT et Arthur H à l' Espace Julien, Telescope Road et le duo Nabankur Bhattacharya & Philippe Gauby au Point de Bascule, Run Run Run et Catalogue à la Machine à Coudre, je vais attaquer par le plus récent, celui pendant lequel je n'ai pas pu prendre de notes, celui de the Ex au Poste à Galène avant-hier.
Ce soir-là, chose rare pour un mardi soir, il y avait beaucoup de trucs qui me disaient : Asaf Avidan au Silo (voir chronique de Christian), Drôles de Drames à l' Eolienne (chronique de Bruno à venir), Bad Manners au Molotov, et La Maison Tellier à l'Espace Julien ... Un peu fatigué, je ne tenterai pas comme à l'accoutumée d'assister à plusieurs de ces concerts et me contenterai de venir un peu avant l'heure annoncée au Poste. Lorsque j'arrive, chose rare aussi, il y a la queue dehors. Vue l'affiche je rencontre forcement des gens que je connais dans la file. Le Poste continuera à se remplir un petit moment alors que je campe au premier rang au pied de la console que Arnold de Boer chanteur de the Ex utilise beaucoup dans son projet solo Zea.
A 21h30, ils se mettent à leurs places : de gauche à droite Terrie Hessels polo sans marque visible, pantacourt large, rangers sur sockets de sport, Katherina Bornefeld cheveux tirés en arrière tenus par un foulard, Arnold de Boer t-shirt rouge rayé (le même que je mets parfois pour dormir) et tennis rouge avec lacets en or (qui ont bien servis), et Andy Moor t-shirt noir manches longues, jean, tennis. 30 ans que ce groupe enchante les publics dans le monde entier sans changer ni de recette ni d'attitude.
En effet, pas grand-chose n'a changé par rapport à leurs deux précédents passages au Poste, à vrai dire pas grand-chose n'a changé entre les 5 fois où je les ai vus et (sauf la toute première où il y avait encore GW Sock au chant et une contrebassiste) et c'est ce qui me faisait un peu peur ce soir... Vais-je comme en 2003, 2006, 2010, et 2011 être impressionné par ce qui se dégage de cette musique pourtant répétitive ? Ne vais-je pas commencer à me lasser ? Car en effet en dehors de quelques morceaux que je suis bien capable d'identifié j'ai tendance à un peu mélanger les autres.
"Bonsoir nous sommes the Ex" - "on y va toute !" et c'est parti, pendant que Katherina garde le rythme derrière sa batterie, Terrie commence à osciller d'avant en arrière jambes écartées, tendu sur ce qu'il lui reste de guitare (elle m'avait déjà impressionnée il y a plus de 10 ans alors maintenant !), Andy sourcils froncés un poil plus statique gitant vers l'extérieur et au centre Arnold qui lorsqu'il n'est pas perché au micro se déplace pas mal aussi (mais en version sautillant). Comme les autres fois je resterai plutôt du côté gauche, en face de Katherine sentant souvent le souffle qui sortait de la grosse caisse, le regard plutôt braqué sur Terrie : ses quelques objets (ceinte, baguette), sa sueur, sa guitare donc et ses sourires !
Tout le monde a l'air bien concentré, mais les quelques regards sourires échangés / repérés ne trompent pas ils s'amusent. Calé au premier rang je ne me retourne pas mais je dirais que le concert commence en douceur. Les gens dansent ou oscillent aussi mais relativement sur place (et je ne m'en plains pas). Les morceaux s'enchainent le chant alternant entre Arnold (surtout) et Katherina qui quittera le fond de scène le temps d'un morceau. Je chope des bouts de paroles un "Shut Up" par ci un "that's not a virus" par là ... Terrie et Andy accélèrent et se cherchent de temps en temps et se recalment assez vite. Je ferme les yeux je me laisse porter mais j'avoue que je me perds un peu dans mes pensées (je ressasse les commentaires idiots d'un des reviewers de ce papier que j'espérais voir être accepté tel quel).
A posteriori, je me dis que les choses ont vraiment décollé au premier rappel. Après un nouveau morceau (qui pour le moment s'intitule) I can foresee qui a marqué beaucoup de monde visiblement et une très courte pause ils reviendront pour 3 rappels pendant lesquels la retenue dont semblait faire preuve le public volera en éclat (à croire qu'il faut plus de temps pour se lâcher un mardi soir). Le public commencera à franchement s'agiter, pogotant bon esprit et même slammant. Du coup forcement les versions de 24 problems et l'interminable Konono prendront une autre dimension !
Comme à au moins un autre concert, alors que j'étais en train d'essayer (à contre-jour) d'immortaliser le balais des 3 guitaristes dans un moment bien énervé, Terrie fera mine de me donner un coup de manche de guitare dans le ventre (c'est-à-dire qu'il s'arrêtera juste avant de me toucher) avec un sourire qui ne laissait aucun doute sur le fait que c'était voulu. Au final, même si j'avais bien envie de voir la Maison Tellier juste à côté comme Antoine l'a fait pour La Marseillaise, je ne regrette pas d'avoir passer toute la soirée au Poste !
Set list (recopiée telle que) : 4 billions tulips / words / addis hum / every 6th is cracked / top of my lungs / shut up / cumbria / that's not a virus / how thcik you think / I can foresee sachant qu'il y a du avoir au moins une inversion puisqu'à un moment Terrie est clairement parti sur un autre morceau que celui prévu et les autres ont suivi. En rappel ils ont joué 24 problems et konono et (en m'aidant un peu du verso de la set list) probablement may be i was the pilot, double order
En sortant en allant dire bonsoir à Hervé en face à la Tasca je tomberai sur un ingénieur du son qui me confiera que s'il lui arrivait de se demander si il allait continuer ce métier longtemps, ce soir il avait réussi à oublier son métier justement et avais retrouvé ce soir l'émerveillement et la naïveté de ses premiers concerts ! (et que ça l'avait relancé pour un bon moment !). Je crois que beaucoup de gens qui étaient là ce soir sont en effet repartis gonflés à bloc !
Plus de photos par Pirlouiiiit par ici
Et surtout les 3 vidéos (bon son, belle image, gros plan) de Penny ici, ici et là !
Critique écrite le 26 mars 2015 par Pirlouiiiit
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