Accueil Chronique de concert The White Stripes
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Chronique de Concert

The White Stripes

Le Transbordeur, Villeurbanne 27 mai 2003

Critique écrite le par

Ca y est, ce soir c'est officiel : nous allons pouvoir admirer le "plus grand groupe de rock du monde" actuellement en activité (putain mais qu'ils sont cons ces journaleux... les White Stripes sont tout l'inverse : anti-stars, intimistes et attachants) et en tous cas beaucoup de monde s'est déplacé au Transbo qui affiche complet (même si à l'interieur on peut dire que ce n'était pas rempli à ras bord... Mais bon y'avait quand même du monde pour voir Meg et Jack et ça c'est déjà plutôt rassurant au vu du succès terrible qu'ils ont aux Etats-Unis ou en Angleterre alors qu'en France on peut dire que ça reste relativement modeste.
La première partie est assurée ce soir par le premier groupe signé sur le nouveau label de Jack WHITE : Whirlwind Heat... Ils débarquent sur scène tranquillement, ils sont trois (un batteur, un bassiste et un chanteur "bidouilleur de clavier") et arborent fièrement le même T-shirt (représentant une tête mais je n'ai pas pu distinguer ce que c'était...). Leur premiere chanson annonce la couleur et va quelque peut décontenancer le public : leur musique est en effet très particulière... Basse archi-saturée, batteur ultra-rapide mais quand même très technique et chanteur, euh comment dire... Dans son monde pour des morceaux complètement déstructurés ! Sa voix passe tantôt du murmure aux hurlements et surtout il bouge frénétiquement sur chaque note de ses deux compères comme pris dans une transe hypnotique dont il ne peut se sortir ! C'est très particulier mais ils ont le mérite de jouer quelque chose d'original et d'apporter leur contribution à un "nouveau rock" qui ne cesse de faire émerger de jeunes groupes bourres d'idées... Le top de leur prestation sera un long morceau à la moitié de leur set pendant lequel le chanteur va se ramasser une gamelle d'anthologie après avoir voulu sauter par dessus les épaules de son bassiste... Il se relèvera immédiatement et continuera son show mais je pense qu'il a du sentir passer la douleur !! La tension retombera quelque peu par la suite étant donné qu'il préfèrera se calmer un petit peu (pour éviter l'hosto !) et se concentrer sur ses bidouillages stridents avec son clavier... 30 minutes intéressantes donc quoiqu'un petit peu répétitives... Reste à voir ce qu'ils donneront sur leur premier album (à paraître très bientôt).

Après une assez longue pause durant laquelle deux "Blues Brothers" installeront lentement le matériel des White Stripes, le public commence à se tasser sur le devant de la scène, attendant avec impatience les frères et soeurs White... Les lumières s'éteignent et ça y est : Meg (en rouge et blanc) arrive pieds-nus et s'installe derrière sa batterie tandis que Jack (en rouge et noir) rejoint le devant de la scène et empoigne sa premiere guitare de la soirée...
Ils démarrent leur set par un ancien morceau (beaucoups de chansons des deux premiers albums seront jouées ce soir) et le son blues-rock si particulier des White Stripes est immédiatement reconnaissable et ne nous lâchera plus pour le restant de la soirée ; dès le deuxième morceau l'épuisant "Black Math", la machine s'emballe et le public aussi ! L'ambiance dans la fosse est délirante et j'en profite pour me retrouver au troisième rang juste devant la batterie de Meg pour profiter un maximum de ces petits détails qui font tous les grands moments d'un concert. Fin de la chanson, une seconde et demi de pause puis "Dead Leaves and the dirty ground" : impossible de résister, le tube de leur troisième album est parfaitement exécuté et Jack est vraiment en grande forme : il accapare le devant de la scène avec une assurance et un charisme impressionnant ; S'en suivront trois ou quatres morceaux plus anciens (désolé pour les noms mais je ne connais pas les deux premiers albums !) sur lesquels je serai légèrement moins attentif non pas à cause de la qualité de ceux-ci mais suite à l'arrivée violente d'un slammer sur ma tête, je tente tant bien que mal de récupérer puis de redresser mes pauvres lunettes pour pouvoir visualiser relativement bien la suite du show !!!! Ma vision est à peine récupérée qu'arrive déjà "Seven Nation Army" et sa ligne de basse (bien entendu jouée à la guitare par Jack) si reconnaissable... Les White Stripes ont vraiment décidé d'en mettre plein la vue tout de suite et la foule réagit bien sûr au quart de tour... On s'apercoit, au fur et a mesure, que Jack est vraiment le maître de cérémonie puisqu'il décide au dernier moment de la chanson suivante (pas de playlist établie à l'avance... Quelle classe !!!), échange de regards avec Meg et c'est parti... Le set est vraiment bien lancé mais le niveau supérieur sera atteint lorsque Meg quittera sa batterie est viendra timidement se placer devant le micro principal pour interprêter "In the cold cold night" : son chant sera parfait (pourvu qu'elle en chante un peu plus sur le prochain album !) et son "manque d'assurance" fait presque plaisir à voir dans une époque où chaque attitude est étudiée (et marketée !) à l'avance : ce soir sera la victoire de la spontanéité...
Meg revient à peine derrière ses fûts que Jack attaque à l'électrique un "Hotel Yorba" d'anthologie qui fera danser la fosse entière !! Un ou deux anciens morceaux (dont un très blues) puis vient le tour de l'entraînant "The hardest button to button" enchaîné au génial blues "Ball and Biscuit" : ce morceau sera vraiment le point culminant du concert pendant lequel Jack laissa jaillir des solos d'un autre temps (pétant une corde tellement son jeu sera "physique" et usant nombres de mediators qu'il va piocher dans son petit bol place sur le clavier !) me consolant un peu de n'avoir jamais eu la chance de voir Jimmy Page en live !!! Alors c'est sûr vient maintenant la remarque récurrente à propos des White Stripes : Meg est très limitée à la batterie... Je reponds "certes" mais même si le tempo varie énorme du début à la fin d'un morceau, elle apporte par son amateurisme quelque chose d'énorme à leur duo : leurs chansons deviennent vraiment "humaines", fortes et en même temps tellement friables, dégageant un maximum d'émotions justement parce que tout n'est pas calibré et huilé à la perfection... Et puis Jack le répète à longueur d'interviews : Sans Meg, il ne serait pas le même...
Les morceaux s'enchaînent ensuite à une vitesse folle et même si la communication avec le public n'est pas leur point fort, c'est leur communion entre tous les deux sur scène qui apparait flagrante et communicative (surtout quand Jack vient chanter au micro installé juste devant le charleston de Meg ; ils s'échangent alors des regards complices et on s'apercoit vraiment qu'ils prennent un plaisir immense à jouer). Bref retour sur leur troisieme album avec la tendre "We're gonna be friends" enchaînée, comme sur l'album, par "Offend in every Way". Le rythme baisse quelque peu en intensité mais le show demeure néanmoins passionnant ; puis viendra le tour de la reprise "I just don't know what to do with myself" suivie immédiatement par "This protector" (avec quelques "pains" au clavier pour Jack... pas grave le petit éléphant porte-bonheur est là, sur le clavier, pour lui pardonner les imperfections !).
Encore une bonne poignée de morceaux des deux premiers albums (que je vais au plus vite me procurer tellement j'ai été surpris par la qualité des anciens morceaux !!!), et Jack entame un long poème (sur un tempo de grosse caisse très rapide très bien tenu par Meg) en préambule au superbe "The Union Forever" qui clôturera leur prestation...
Ils reviennent pour un rappel bien trop court (deux anciens morceaux seulement dont le dernier "..Searching for my home" ou quelque chose comme ça qui sera repris en choeur par la foule...) et s'en vont définitivement après une petite heure et demie de concert...

Alors ils ont joué énormement de morceaux (dans les 25) mais on s'étonne quand même de ne pas avoir vu apparaître dans leur set des morceaux courts et incisifs comme "Hypnotize" ou "Fell in love with a girl" et surtout l'immense "Girl, you have no faith in medicine" !!! Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, tout ne fut pas parfait mais comme déjà dit auparavant ce show fut profondement "humain" et sympathique... Quel plaisir quand même d'entendre live une musique si sensitive, si chaleureuse que celle des White Stripes et surtout dans une petite salle comme le Transbordeur : car on touche ici au fond du problème : les White Stripes sont fait, c'est une évidence pour jouer dans des endroits petits et intimistes or leur succès grandissant va les voir certainement investir des Zénith ou des Halles Tony Garnier (beurk !!!) qui ne seront vraiment pas adaptés à leur blues-rock plein de sueurs et d'émotions... Une raison supplémentaire pour savourer cette soirée en espérant quand même qu'ils arriveront par la suite à rejouer dans des petits endroits pour retrouver les White Stripes être "The same BAND we always known"... and love...

 Critique écrite le 31 mai 2003 par MUSeIC


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