Chronique de Concert
Jeanne Balibar (Les Femmes s'en Mêlent)
C'est la troisième fois que je viens à l'Artplexe, et ce n'est toujours pas pour venir voir un film même si ça me fait très envie. La première fois j'étais venu pour Mellano Soyoc, déjà dans le cadre du festival Les Femmes s'en Mêlent et déjà organisé par Ammam (voir chronique par ici), la deuxième fois c'était pour Jay Jay Johanson (voir chronique par ici). Cette fois c'est donc pour revoir et écouter Jeanne Balibar que j'avais déjà vu au Cabaret Aléatoire à l'époque où elle était accompagnée des musiciens de Poni Hoax il y a plus de 15 ans (voir chronique par ici)
Je suis un peu en retard, le concert a déjà commencé (ça doit être le 2ème morceau). Il reste des places assises, je me jette au deuxième rang. Assez couvert, car il commence à faire froid dehors, j'ai d'un coup très chaud, mais pas autant que Jeanne Balibar qui chante en ce qui ressemble à un maillot de bain 2 pièces léopard. Et pour être honnête c'est ce qui captera mon attention pendant tout le premier morceau. Culotté et en même je ne pouvais pas m'empêcher de demander le sens qu'il fallait donner à cela.
Ça et sa façon de danser lentement quand elle ne chante pas. Une "chorégraphie ébouriffante" comme elle l'appellera avec cet humour pince sans rire qui la caractérise. Changement de style complet dans la musique par rapport à la première fois où je l'avais entendue, mais même côté perché / poétique / lunaire. Des textes (les siens) mise en musique par Cléa Vincent qui nous sont proposés ce soir avec cette dernière aux claviers (et au chant sur certains morceaux), de Kim Giani à la batterie (puis guitare un peu plus tard), et de Clémence Lasme à la basse.
En l'écoutant au début je pense à Françoiz Breut et Brigitte Bardot. Plus tard dans la soirée ce sera La Position du Tireur Couché, Jane Birkin mais aussi Leo Ferré ou Philippe Katerine. Confortablement installé j'écoute avec curiosité et plaisir ces textes qui parlent de ses rencontres avec des inconnus que ce soit sous un abri bu ou qu'elle a regardé dans le métro et à qui elle n'a pas parlé (ses amis trouvant qu'elle a trop tendance à s'adresser à des inconnus).
Le concert avance et la voilà qui se change une première fois en enfilant devant nous pour mettre un pantalon de survet' et un polo multicolore. Le concert avance et on en apprend plus sur elle par les textes de ses chansons qu'elle introduit mais aussi par ce qu'elle nous raconte entre les morceaux quand elle boit ou quand elle se changera une deuxième fois dans le noir en chuchotant pour réapparaitre dans une grande robe de soirée avec des sandales difficiles à enfiler.
On apprend qu'elle ne digère pas tout à fait le fait de jouer dans une salle de cinéma (elle el dira plusieurs fois), car le public ne peut pas y danser. Le fait qu'elle aime "les changements à vue". Le fait qu'elle à "horreur des chanteurs qui commentent l'actualité" mais elle utilisera quand même cette stratégie pour se changer. Le fait qu'elle a eu la chance de n'apprendre que récemment que la mort rode ... (lorsqu'elle introduit Absence un morceau écrit pour un ami qui allait bientôt partir)
Tous les morceaux du soir son donc signés Jeanne Balibar et Cléa Vincent, sauf au moins Le tour du monde composé par Rodolphe Burger (pause pour qu'il soit applaudi) et dont les textes ont été écrits par Pierre Alferi (applaudi plus spontanément) avec qui (je découvre en tapant ces lignes) elle a partagé sa vie.
Splendidement accompagné par 3 musiciens dont je n'ai pas encore réussi à retrouver les noms (en dehors de Cléa) ils changeront de styles plusieurs fois : chanson, brésil, pop, rock comme sur la délicieusement blues Pas dupe où Cléa passera à la batterie ("le rêve de sa vie") et (le multi -instrumentaliste discret mais ô combien talentueux) Kim à la guitare (dont je me demande si je n'ai pas un disque sous son prénom).
Après une première sortie de scène ils reviendront en sautillant pour finir avec 2 morceaux de plus. En tout cas bien que n'ayant dormi que 2h la nuit précédente (50 vidéos de 3 minutes à télécharger, regarder et noter dans la nuit) et ayant du coup probablement fait quelques micro-siestes pendant ce très beau concert je ne regrette absolument d'être venu.
Morceaux du soir : June bilobar / JTM c'est la tuile / Encore, encore ! / Les fantômes / Rien / Joyeusement banal / Appartement témoin / Le tour du monde / Cet homme qui pleure / Louise Misère / D'ici la tout l'été / Pas dupe / Absence / Cindirella / Divabobo - rappel : Femme maison / Macadam
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Critique écrite le 03 décembre 2023 par Pirlouiiiit
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