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Chronique de Concert

Kasabian

Kasabian en concert

L'Olympia, Paris 14 octobre 2022

Critique écrite le par



Aller voir Kasabian en 2022, c'est une sorte de tocade, c'est un peu refuser de vieillir et vouloir retrouver ces émotions de 2005, quand on les a découverts dans le club de La Coopé, à Clermont-Ferrand. Malheureusement, depuis cet incroyable concert et après trois albums très réussis, le groupe a quelque peu perdu de son génie, le frontman Tom Meighan a été évincé du groupe suite à des actes de violence sur sa compagne et la vie avançant, on s'est désintéressée du groupe. Mais une incursion dans une vie antérieure ne se refusant jamais, allons-y gaiement et c'est bien installée au premier rang du balcon qu'on s'apprête à passer une heures vingt en compagnie des Anglais de Leicester.



Le fond de scène est aux couleurs du dernier album du groupe, "The Alchemist's Euphoria", et les instruments bien alignés au milieu attendent sagement les musiciens, qui arrivent à 21 h tapantes, tous vêtus de noir. Tous, sauf Sergio Pizzorno, cerveau et nouveau meneur du groupe, qui arrive à avoir une classe de fou en Converse roses et ensemble pantalon/chemise au motif "colline" des vieux fonds d'écran Windows recouvert de têtes de chiens détourées. Une pépite. Le set est lancé avec "Rocket Fuel". Même si on a pas écouté l'album, il s'agit d'une bonne base de départ. Mais c'est surtout l'enchaînement direct avec "Club Foot" qui nous rappelle ce qu'on aimait chez Kasabian. Une atmosphère, une rythmique lourde, ces influences électro et cette capacité à faire chanter en chœur une salle remplie de gens qu'en vrai, on n'aurait pas imaginé chanter. Surtout que la fosse est surprenante et cela fait bien longtemps qu'on n'avait pas vu un tel bordel (ou alors ça s'appelle prendre de la hauteur ?). Ça se met sur la gueule sévère, à l'anglaise, et ça fait plaisir à voir ! On continue avec "Ill Ray" et "Underdog", la pression monte et s'installe. Pizzorno occupe l'espace, il s'adresse à la fosse comme au balcon, il cherche le contact et la rencontre avec son auditoire. L'homme n'a plus rien à voir avec le "simple" guitariste qu'on avait toujours vu jusque là et on dirait qu'il a toujours fait ça. Si on avait peur de regretter l'hydre à deux têtes du passé, force est de constater qu'on y a à peine pensé pendant le show, tellement le show est là, justement.



La suite, avec "Chemicals" fait retomber la sauce à mon goût, avec sa facilité un peu FM et on demande à vite passer à autre chose. C'est chose faite, avec le retour du dancefloor grâce à "eez-eh", "You're in love with a psycho" agrémenté d'un sample de nos Daft Punk nationaux à la fin, "Strictly Old Skool" et le retour aux basiques avec "Shoot the runner". L'Olympia est quasi retournée, on sent le balcon se soulever au rythme des bonds sur le parquet de la fosse. Toujours à fond dans son rôle de meneur de salle, Pizzorno harangue les gens à sauter, chanter, se baisser... C'est une vraie leçon de cardio, les pintes volent, ça sent la sueur. "Scripture", issu du dernier opus, vient clore cette session violente avec ses faux airs de hip-hop. C'est déroutant, mais ça marche et même sans connaître, on se laisse prendre par les "oh-oh-oh" du refrain. Y a pas à dire, malgré quelques baisses de régime, il est fort ce Sergio, d'autant que la balance est parfaite, lourde ce qu'il faut, les musiciens en place et le chant nikel.

Second ventre mou, "Stevie" ressemble un peu à une sortie de route et rappelle les ambitions de stade avortées du groupe. "Treat" relance la machine avant une clôture de set en apothéose avec "Empire" et "Vlad the Impaler". Rien à redire, c'est propre, net, violent et sans bavure. "Get loose, get loose", Pizzorno exulte, on voit qu'il prend son pied et clairement, c'est réciproque. D'ailleurs, avec tout ça, on en oublierait presque de regarder Ian Matthews, ce batteur hyper percutant et toujours souriant. À chaque concert du combo, c'est toujours un plaisir de l'observer s'éclater à éclater ses futs. Et comme d'habitude, lui non plus ne déçoit pas ! Bref, c'est la pause, la foule scande "Sergio, Sergio !", au point qu'on se demande si c'est bien un groupe qu'on est venu voir. "Bless this acid house" ouvre mollement le rappel, puis le frontman s'adresse à nous. "Période de merde, bonheur d'être là, celle-là est pour vous, donnez tout, chantez tout ce que vous pouvez, etc." Et les pauvres âmes perdues que nous sommes obéiront sans rechigner sur un "L.S.F." dantesque de plus de 7 minutes.



On sait que la fin approche et malgré quelques passages à vide, on n'a pas trop envie de voir le groupe quitter la scène. Pourtant la traditionnelle "Fire" en tant que dernier titre commence et fait monter une dernière fois la pression dans la salle transformée en cocotte-minute. Le public se déchaîne une dernière fois avant le départ du groupe venu nous saluer en devant de scène. Pizzorno en profitera encore pour remercier les gens venus ce soir. Ça fait bien longtemps qu'on avait pas vu un type avec un tel sourire sur scène (faudrait-il arrêter les concerts de post-punk dépressif pour ça ?) et c'est fou, toute cette (relative) violence et cet amour qu'on a partagés ce soir. Kasabian a su frapper très fort, et d'ailleurs, la foule continuera de chanter tout le long de la sortie, pour tenter de prolonger le moment au maximum. Et en général, c'est signe d'une plutôt bonne soirée.




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