Accueil Chronique de concert Peter Hook & The Light (Gonzaï Night)
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Chronique de Concert

Peter Hook & The Light (Gonzaï Night)

Peter Hook & The Light (Gonzaï Night) en concert

La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand 21 janvier 2019

Critique écrite le par

Encore un joli coup "marketing" de La Coopé, qui invite le légendaire bassiste de Joy Division et New OrderPeter Hook, et son nouveau groupe The Light, à venir jouer le titre "Blue Monday" (entre autres, hein) le lundi 21 janvier 2019, qui est supposé être jour le plus sinistre de l'année, le "Blue Monday" pour nos amis british. Surnommée ainsi par une boite de com à la con mandatée par une saloperie d'agence de voyages encourageant les gens à aller polluer sans vergogne les plages à l'étranger, la journée potentiellement la plus déprimante de 2019 (neige, brouillard, froid, bonnes résolutions, début de semaine etc) se révèle finalement festive grâce au concert de Monsieur Hook, qui, malgré un départ bien poussif sur le répertoire de New Order, monte joliment en puissance au cours de la soirée, avant de finir en apothéose jouissive sur le set réservé aux titres de Joy Division.



Petit détail important à signaler, c'est une Gonzaï Night, ce qui veut dire qu'on est autorisé à se cartonner avec des whisky coke gratuits (si on réussit à se faire refiler par ses potes les cartes donnant accès au bar Jack Daniel's), ce qui permet au public de décoller lui-aussi lors de ce concert dédié aux titres extraits des deux compilations "Substance"... C'est donc avec une certaine "joie" qu'on constate que la grande salle de La Coopé est bien remplie, certes par des fans pas forcément jeunes, mais manifestement motivés. Justement, au début il en faut de la motivation ! Le son est riquiqui et variet, Peter H. chante mal, le groupe est moyen. Le niveau s'élève sur le très beau "Ceremony", mais clairement c'est la voix du leader du groupe The Light qui pèche, elle n'est pas forcément adaptée au répertoire de New Order. Dans ce contexte pas forcément optimal, le très attendu tube "Blue Monday" arrive trop tôt, est balancé à peu près correctement mais ne fait danser personne, ce qui est bien dommage pour une perle aussi dansante ! La suite est à l'avenant, et il faut bien se rendre à l'évidence : les arrangements de type "dance clinquante années 80" des titres de New Order sont globalement datés aujourd'hui, et si l'on ajoute l'absence de Bernard Sumner, Stephen Morris et Gillian Gilbert, c'est un peu too much ! On sauve le dernier titre, "True Faith ", aux atours ultra accrocheurs, puis on attend le deuxième set, après la pause réglementaire qui, d'ailleurs, est une mauvaise idée. Non aux pauses dans les concerts, merde !



Changement radical de son (les guitares sont montées, le mec aux synthés peut aisément consulter ses mails sur son mac) et d'ambiance (tout le monde, sur scène comme dans le public, est remonté à bloc) avec les titres de Joy Division, qui, contrairement à certains hits de New Order, n'ont pas pris une seule ride : ce sont des monolithes noirs et lugubres, certes, mais avec un côté sexy, cela ne donne donc pas du tout envie de finir aussi tristement que le très regretté Ian Curtis. Peter Hook fait ce qu'il peut au micro, il n'atteint bien évidemment pas l'intensité de son ami suicidé (à qui il rendra hommage sur le bouleversant "Atmosphere" à la fin du show) mais son registre vocal est plus adapté pour ces chansons, dans l'interprétation desquelles il met beaucoup plus de conviction. "Exercise one" et sa guitare incisive donnent le ton, c'est parti pour le grand trip ! Comme il en a l'habitude, Hooky gratifie le public de phénoménales lignes de basses, plié en deux, à fond dans son truc. Quand il officie au micro, l'imposant et buriné ancien adepte du style de vie "sex and drugs and rock 'n roll " laisse son acolyte jouer les parties de son instrument fétiche (il est extrêmement délicat parait-il de jouer de la basse tout en chantant, à part si l'on s'appelle Sting, sur un répertoire assez désespérant il est vrai) mais ça ne pose pas de problème autre que déontologique. Il faut se rendre à l'évidence : on prend sévèrement notre pied avec ce florilège de titres servis près de l'os et en version punk ! "Insight" fait sauter les dernières barrières avant pétage de plombs dans notre cerveau perturbé, puis c'est l'enchaînement infernal de titres faisant regretter de ne pas être né plus tôt : "Disorder", "Warsaw", "Digital" "Transmission", "She's Lost Control" etc etc.



Tout se termine sur la plus belle chanson d'amour désespéré du monde, "Love Will Tear Us Apart", jouée dans l'esprit, avec le public chantant longuement les paroles du refrain, ce qui la rend encore plus poignante. Voire chialante, si vous me passez l'expression. La mélodie de ce morceau à déconseiller les soirs de crises d'angoisse vient de la basse au départ... Elle est jouée dans les aigus de cette manière si caractéristique à Peter Hook et a été trouvée par ce dernier. Et ce, juste avant que Ian C. y ajoute un très beau texte - déclamé façon crooner exalté - sur la routine dans le couple, la baisse du désir qui en découle, les affres de la dépression et la difficulté à ne pas se déchirer quand on est amoureux. Un titre idéal à écouter lors du fameux "Blue Monday", donc.





Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...





> Réponse le 13 octobre 2022, par Bill

Heu, le "Blue Monday" à la base, c'est une référence à Kurt Vonnegut et à son roman culte anti-consumériste "The Breakfast of Champions" (1973), sous-titré "Goodbye Blue Monday." En page 2 : "au revoir le blues du lundi". C'est de là que vient le titre de New Order. Très, très peu de gens en Angleterre de nos jours font référence à New Order quand ils évoquent le 21 janvier.  Réagir


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