Chronique de Concert
General Elektriks feat. Leeroy, Julien Lourau, Lateef The Truthspeaker (Marseille Jazz des Cinq Continents)
Très belle fin de journée et de semaine de boulot puisque après avoir récupéré Lucie de sa tournée de choral de 2 semaines, nous nous sommes rendus tous les 3 au Lollipop Music Store pour le très attendu showcase de Maxwell Farrington & Le SuperHomard. Lucie étant crevée après ses 13 dates en 15 jours et ses nombreuses heures de sommeil en retard et quelques chroniqueurs de Liveinmarseille étant présent nous avons décidé d'un commun accord que ce serait Phil2Guy, maître es SuperHomard, qui se collerait à la chronique de ce superbe showcase (en attendant vous pouvez aller jeter un œil aux photos et videos du showcase). Tout ça pour vous expliqué que lorsque nous sommes arrivés aux portes du Palais Lonchamp ou plutôt de son parc le concert avait déjà commencé depuis un moment.
Nous pouvions en effet entendre le Yessaï Karapetian quintet depuis le boulevard Lonchamp au bout duquel nous avons accroché nos vélos. Arrivé sur la partie haute du parc où se tenait comme chaque année le concert j'ai compris pourquoi ils avaient un peu baissé les prix des places ces derniers jours. En effet le concert est assez loin d'afficher complet. Je me précipite devant (ou je retrouve la dream team Anna, Claude, etc ...) pour faire quelques clichés.
Juste le temps d'en faire 3 -4 et je me fais rappeler à l'ordre par la sécu " les 3 premiers morceaux sont terminés ". Même si ça ne dérange personne, même si je suis sûr que ce n'est pas Yessaï (que je photographie depuis qu'il a 16 ans) qui y trouverait à redire, ...), même si Claude essaie de convaincre le gars, même si je pourrais simplement m'éloigner et faire des photos de loin, inutile de discuter. Il ne fait qu'obéir à la règle idiote qu'on lui a donnée. Alors je fais comme tout le monde je pollue le champ visuel des spectateurs derrière moi en sortant mon portable que je brandis au dessus de ma tête pour faire comme tout le monde des images moches. Si un jour un organisateur peut assouplir un peu cette contrainte ...
A mon arrivée ils sont 3 sur scène : Yessaï, cheveux encore plus long que la dernière fois où je l'ai vu en solo et costard blanc, au piano, Marc, son frère, à la basse à six cordes et Théo Moutou à la batterie. Ils sont en train de finir le morceau Times.
Sur le morceau suivant Invisible Moon ils sont rejoints par Gab Gosse à la guitare et Pierre-Marie Lapprand au saxophone qui semblent respectivement complètement excité et impressionnés d'être là. Lorsque Marc Karapetian se lance dans un gros solo de basse, ils s'effacent des deux côté de la scène.
Entre les morceaux Yessaï prend la parole pour présenter les morceaux, le groupe ou tout simplement sa joie de finir leur tournée à Marseille dans le cadre du festival ; toujours avec ce mélange d'humilité et de fierté, de séduction et d'assurance. Il n'oublie pas de remercier " Hugues qui nous a permis de nous lancer dans cette industrie " mais aussi la personne au son et encore une autre.
Je tique sur le mot industrie et me serais attendu à ce qu'il fasse un petit clin d'oeil à d'autres personnes présentes ce soir (comme la clique du JAM), mais peut être l'a t il fait plus tôt. En tout cas ça joue bien et équilibré ; chaque musicien à la place pour s'exprimer.
Ca joue plus jazz que sur le disque où ça part un peu vers l'electro. Ils choisissent de finir leur set avec <>Don Carlos ... Le public en redemanderait bien. Yessaï Karapetian et son groupe finissent en beauté leur tournée et pourront prendre des vacances bien méritées avant de penser à donner une suite à Yessaï leur premier album...
Après leur set qu'on aurait aimé un peu plus long (surtout moi qui suit arrivé en retard), Hugues prend à nouveau la parole pour les remercier, mais aussi pour nous inviter à goûter à la tisane du Père Blaise et/ou à visiter les nombreux stands (c'est une nouveauté par rapport aux éditions précédente) et autres foodtrucks " locavores ". Il nous propose aussi d'écouter le Pompier Poney Club " qui sont de Marseille je crois " (sérieux?)
Je retrouve Svet et Lucie et nous allons en effet jeter un oreille à cette fanfare très active dans le coin et que je n'ai pas vue depuis une vélorution il y a 2 ans. S'ils ma paraissent plus nombreux que la dernière fois et si je n'en reconnais que 2 ou 3, un truc qui n'a pas changé c'est leur façon de s'habiller avec ce mélange de résille et de fourrure.
Ce soir ils jouent dans le noir avec la lumière dans le dos. Comme ils n'ont pas de micro (et que j'ai gardé mes bouchons) on entend difficilement ce qu'ils disent entre les morceaux. Globalement j'ai trouvé qu'il manquaient un peu de patate et que le choix de leur morceau était peut être un peu moins percutant que d'autres fois. Comme me le soufflera Alex " ils sont moins péchus que leurs tenues " (ou un truc comme ça). En tout cas ils occuperont l'espace sonore pendant le changement de plateau. A côté d'eux Yessaï se prête au jeux des autographes.
Retour au pied de la scène. La Mouche (version Le Cri de la Mouche ?) en bande son. Petite discussion entre un photographe à qui l'orga a dit qu'il n'y avait pas de limite pour General Elektriks, alors que l'inof qui est arrivée au gars de la sécu de tout à l'heure c'est toujours " 3 premiers morceaux ". J'essaie de lui dire qu'en effet si on veut prendre en photo les invités de General Elektriks c'est forcement après les 3 premiers morceaux. Bref là encore ...
Car en effet pour rendre le concert de ce soir un peu spécial et justifier sa programmation dans une festival jazz c'est une carte blanche qui a été donné à Hervé Salters et sa bande. Du coup il a choisi d'inviter Leeroy (de Saïan Sup Crew pour les plus vieux) et Lateef The Truthspeaker du collectif Quannum Projects pour les hip hopeux , venu tout droit de San Francisco pour l'occasion, ainsi que le saxophoniste jazz Julien Lourau.
Après une courte intro, les 5 hommes en blanc font leur entrée tout sourire. Enfin Hervé Salters chant, claviers, Eric Starczan guitare, Toma Milteau batterie, Guillaume Lantonnet batterie, vibraphone, parce que comme à son habitude (je me demande comment il est hors scène) Jessie Chaton, l'emblématique bassiste du groupe (et aussi chanteur de Fancy vus en 2007) a son masque imperturbable (qui compte d'ailleurs désormais une moustache) qu'il ne quittera pas de toute la soirée.
En effet je ne choperai pas l'ombre du début d'un sourire, mais par contre le reste de son corps (particulièrement expressif) semblait exprimer un certain plaisir à jouer ce soir encore ! En tout cas le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont rentrés dans le vif du sujet assez vite avec dès le 2ème morceau, leur tube (en tout cas le morceau qui les a fait rentrer dans les compiles familiales) Different Blue.
La suite une bonne grosse heure et demi de morceaux piochées dans leurs 7 albums de Cliquety Kliqk (2003) jusqu'à Party like a human (2021), tous plus dansants / funky les uns que les autres parsemés de quelques balades décalées en français comme la chambre magique ou ce ca m'intrigue joué en rappel.
Des musiciens qui se connaissent par coeur, qui changent d'instruments (Guillaume et Toma - qui est bien le fils de son père programmé quelques jours plus tôt au théâtre Silvain), des solos au bon moment et de la bonne durée (mention spéciale au guitar hero!), des bons et encore des bons et des sourires ...
Et bien sûr les interventions bien senties des 2 MC : l'un en français Leeroy au flow très Caseyien (surtout lorsqu'il a parlé de rhum arrangé), l'autre ricain Lateef The Truthspeaker. Les deux se renvoyaient la balle à merveille et semblaient prendre leur pied.
Et même si Julien Lourau était peut être un peu en retrait, son jeu de saxo apportait un réel plus dans les morceaux déjà bien riches. C'est marrant car ce n'est pas la première fois que je les voyais ; je les avais découverts en 2004 au Moulin, puis revus en 2009 à Marsatac, et plus récemment à la Fiesta des Suds en 2018, et pourtant ce soir j'ai pris mon pied comme jamais.
Pour tout vous dire je me suis même surpris à danser (comme lors du concert de La Jungle au festival Yeah!) ce qui m'arrive finalement assez peu. Bref nous passerons une soirée et je en sais pas si Hervé et les siens se souviendront particulièrement de ce concert (il répétera plusieurs fois que oui) mais ce qui est sûr c'est que nous oui et que nous n'attendrons pas 5 ans pour y retourner.
Plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 24 juillet 2022 par pirlouiiiit
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