Chronique de Concert
Sam Karpienia + Lo Cor de la Plana + Oncle Bo
J'avais vu passé l'info sur Concertandco et ça me tenter bien ... Apero du Lamparo du côté de la rue Thubaneau avec showcase du Cor de la Plana (pas vus depuis ....) et Sam Karpienia en solo, le tout ambiancé par Oncle Bo à partir de 19h ... oui mais voilà ça tombait le même soir que le fameux marathon de John Zorn au Marseille Jazz des Cinq Continents qui commençait à 20h. Difficilement compatible je m'étais résolu à ne pas y aller. Sauf que l' avant-veille (pendant le concert de Raphael Imbert and co) j'étais tombé sur Manu qui m'avait rappelé la date ce qui m'avait convaincu d'y faire un saut.
Après une journée un peu agaçante à faire des aller-retours entre chez moi et le labo pour cause de tentative de débouchage des canalisations de la cave dont le sol est en train de se dérober, nous voici donc avec Svet dans la grande cour partager entre La Fée Zoé et le mémorial de la Marseillaise. Nous traversons donc la boutique de vêtements (qui est plutôt au 17 qu'au 19) et découvrons cet immense espace que je ne connaissais pas. Tout est en place pour recevoir du monde ... petit stand disque, bar, sandwichs, tables ... On retrouve des têtes familières, on met des noms sur des visages croisés depuis des années.
Petite faim et grosse soif, pas de bol il n'y a que des gobelets en plastique jetables. Ayant oublié notre verre et décidé de ne plus utiliser de vaisselle jetable quoi qu'il arrive nous ne boirons donc pas ce soir. Je tourne et vire du côté de la cuisine mais n'ose pas demander s'ils en ont un normal du coup on se contentera d'un très bon petit sandwich au poulet. De plus en plus de monde avec pas mal de musiciens croisés aux cartes blanches de Hakim Hamadouche par exemple, ou récemment au Café Conception (y aurait-il l'air d'avoir une connexion provençal / country / blues ?)
Depuis que nous sommes là Oncle Bo envoie sa sélection assez variée : musique brésilienne, reggae, etc ... tout très dansant. Pour nous c'est déjà malheureusement l'heure de partir. Dans la journée j'ai écrit et fini même par appelé pour connaître les conditions photos pour le concert de John Zorn car vu le nombre d'artistes qu'il avait invité dans son Bagatelles Marathon et la durée du concert (4h) il était possible que les photos ne soient pas limitées aux 3 premiers morceaux, ce qui m'aurait permis de rester pour les showcase ici. Arrivé à la tente presse toujours pas d'info à 19h58, je monte les marches à toute vitesse car ça joue déjà sur scène, je m'approche e dégoulinant de sueur (curieux il y a des chaises sur la pelouse et je ne vois personne dans le crash)... je montre mon passe photo : "non désolé pas de photos de Zorn autorisées ce soir". No comment. Je resterai un moment à écouter les 4 musiciens sur scène, ironisant dans ma tête sur le fait que ça devait être parce qu'il ressemblait de plus en plus à Woody Allen qu'il ne voulait pas être pris en photo et surtout me disant qu'il avait moins le melon en en 2003 et en 2004 puis déciderai de repartir rue thubaneau.
De retour dans la cour j'arrive pile poil pour la fin du set du Cor de la Plana qui sont en train de chanter loin du micro au milieu au milieu d'une farandole enthousiaste. Un deuxième et dernier morceau plus calme La Libertat sera ensuite interprété par (de gauche à droite) Rodin Kauffmann, Benjamin Novarino-Giana, Manu Théron, Denis Sampieri, et Sebastien Spessa. qui effecturont de réguliers demi tours histoire de chanter un peu vers tout le monde. La plupart des gens qui sont ici connaissent les paroles de ces désormais classiques.
Petite pause pendant laquelle Oncle Bo reprend le contrôle de l'espace sonore. Sam va et vient ... Nora maitresse du timing lui rappelle que c'est bientôt à lui. Sam me demande si je compte aller voir les Sleaford Mods à la rentrée et me confie qu'il aurait bien aimé faire leur première partie. Je pensais qu'il nous ferait du De la Crau en solo ce soir mais en fait non il s'agit d'un nouveau projet dont il dévoilera a priori 3 morceaux. Exodus du grand Bob finit par finir et c'est à lui.
Equipé de sa mandole electrique toute plate et de son téléphone sur lequel se trouve tout le reste il attaque. Changement d'ambiance donc avec des morceaux électrifiés et beaucoup plus abrassifs que ce que Lo Cor fait. Le point commun la langue. Mais sinon là on est plus dans la polyphonie mais dans un rock rentre dedans et tendu comme dirais certains. Le premier parle de "progrès".
Les 3 et finalement 4 (le public lui demandant de revenir il le fera) prennent leur temps pour démarrer, il s'excite bien comme il faut sur sa mandole, puis il se met à scander des textes qu'on devine comme politisés (connaissant le bonhomme) et ne parlant pas que d'amour et d'eau fraiche.
Je ne parle ni ne comprends le provencal donc je chope juste un mot ici et là ... dans le second morceau c'est le mot "usine" qui retiendra mon attention. Par contre je sens bien la tension, et l'intensité dans ... je pense un peu à Sleaford Mobs que je n'ai jamais vu, à Virago (il y a fort longtemps). Quelques fois les cordes de sa mandole viennent carresser son pied de micro.
Il est concentré et habité. Une bonne partie du public est aux anges ... pour ma part j'aime quand il fait sortir ce côté rock qu'il a toujours eu. Longue vie à ce projet qui reste tout à fait complémentaire de ce magnifique trio qu'est De la Crau et dont on attend le premier album avec impatience. Le soir commence à tomber, il est temps pour moi de retourner dans les jardins du Palais Longchamp pour voir les 2 dernières heures de ce fameux Bagatelles qui s'avérera très varié mais effectivement de grande qualité.
En tout cas super début de soirée, et merci au Lamparo et vivement le prochain apero du genre auquel je viendrai avec mon verre cette fois (sauf si il venait au Lamparo la bonne diée de faire quelques "eco cup" floquées au nom de leurs artistes)
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Critique écrite le 27 juillet 2019 par Pirlouiiiit
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