Chronique de Concert
Hugo Kant (DJ set)+ Jukebox Champions feat. A State of Mind & Lili Boy de Deluxe
Bien fatigué pas une longue semaine et pris d'une furieuse envie de crèpes nous avons décidé d'avancer la Chandeleur de quelques heures ... du coup nous faisons faux bon à Maki son traditionnel apéro japonais du premier vendredi du mois au Lollipop ... ce soir c'est du côté du Poste à Galène que je me rendrai puisque ça commence plus tard ... "ouverture des portes à 20h, début du concert 21h" mais avant le groupe Hugo Kant est annoncé en DJ set ... donc le groupe ne sera surement pas sur scène avant 22h (au mieux d'après ce que j'ai compris). Du coup ça me laisse le temps de manger mes crêpes tranquillement, participer au (parfois) long processus de préparation / couchage de Cyril et Lucie sans stress et d'arriver tranquillement au Poste. J'arrive un peu après 22h. Hugo Kant est toujours sur scène et d'après ce qu'on me dit, le sera encore pour une petite heure au moins. Tant mieux car, fan de la version live/groupe, je suis vraiment curieux de le voir en set DJ.
Lorsque je rentre il y a déjà pas mal de monde ... Cela ne me surprend pas trop car si j'en juge par la nature et le nombre de relances / pub fb que j'ai reçu pour ce concert (sans avoir participé à rien) ... ces Jukebox Champions font un peu le buzz en ce moment ... Les gens parlent, boivent ou fument (la cage à toxicos est bondée) pendant que Quentin Leroux passe ses sélections du coin de la scène. Mais pour notre grand bonheur, il n'est pas venu qu'avec un simple laptop ou platine. Il amené avec lui sa flûte, son clavier et un truc plein de boutons qui lui permet de lancer des trucs en plus et donc de grandement modifé ce qu'il a sur son ordi. Le son n'est pas trop fort de façon à ce que les gens puissent patienter en causant, mais suffisamment pour que ceux qui ont envie de danser se lancent. Et ceux qui se gêneraient pour le faire auraient tort.
Les mixes de Hugo sont particulièrement efficaces et très dans l'air du temps, avec ce côté à la Chinese Man auquel on ne peut désormais plus échapper (mais comme on aime ...). Sauf qu'en plus de bidouiller ces pistes qui sont déjà des mixes qu'il a réalisé en amont (et qui en soit sont de jolies découvertes), il joue par dessus du clavier et de la flûte ce qui fait qu'on est finalement plus proche du live que du DJ set. Nous sommes plusieurs à être scotché par son set ...Il enchainera ainsi jusqu'à plus de 23h, sans haranguer la foule ou demander à être applaudit, remplissant avec modestie et passion la mission qui lui a été confiée - celle de faire patienter un public venu pour quelqu'un d'autre. C'est amusant de penser que le même set s'il n'avait pas été étiqueté DJ et s'il avait été joué en milieu de scène avec plus de lumière et de volume aurait surement déchainé le public ...
Mais encore une fois l'objectif ce soir était de préparer le terrain pour les Jukebox Champions qui monteront sur scène à 23h06. A gauche en rouge, casquette US et avec une moustache à la Freddie Mercury Blanka (de La Fine Equipe que je ne connais que de nom), à droite en vert, casquette années 30 Fade (de A State of Mind que je ne connais que de nom). Ils se tiennent têtes baissées vers leurs machines à 16 boutons (les 16 carrés du O de Jukebox) pendant qu'un générique genre Star Wars défile sur l'écran derrière eux.
C'est carré et millimétré. La scénographie a été bien pensée et rien n'est laissé au hasard. Bref très pro. Et le set sera à l'image de cette première impression. Millimétré. Les pas de danses, les changements de place, les enchainements, et (plus embêtant pour moi) la musique. Le résultat est sympa et entrainant, c'est exécuter avec adresse ; il faut les voir pianoter sur leurs machines à toutes vitesses pour en sortir - en général - des percussions en tous genres.
Du coup il y a un écran qui projette tout un tas d'images bien montées ; sorte de zapping de trucs cools (qu'ils soient vintage, geeky ou hip hop). Les morceaux sont j'en ai l'impression pour la plupart des mixs de trucs connus. Comment ne pas toucher un large public quand il s'agit de morceaux comme I love rock n' roll de Joan Jett (en ouverture) à qui ils font dire funk, hip hop, reggae plutôt que rock, Foxy Lady de Hendrix ou encore Knock you out de LL Cool J pour ceux qui m'ont le pus marqués.
Le problème c'est que passé les deux premiers morceaux, quand on a compris la recette ça peut devenir un peu lassant ... mais ils ont pensé à tout et ont prévu quelques artifices (qui sont exposés depuis le début du concert pour titiller notre curiosité). Une mini machine avec un manche de guitare dont Blanka "jouera" en montant debout sur leur table ... Si visuellement ça interpelle, musicalement ça n'apporte strictement rien au morceau.
Un peu plus tard il joueront avec leurs pieds sur les deux tapis placés sur le bord de la scène. Là aussi amusant. Enfin comme Massilia Sound System le fait à chacun de ses concerts depuis plus de 20 ans, comme le fait désormais Deluxe d'après ce que j'ai pu voir, et j'imagine tout un tas d'autres groupes, ils feront s'agenouiller tout le monde (avec la projection qui va avec) avant de demander à tout le monde de se lever en même temps. Autant avec Massilia ça fout vraiment le feu, autant là ça paraissait un peu convenu.
Non en fait ce qui fera que je ne repartirai pas que avec l'impression que cela manque trop de spontanéité, que est sur track et que les parties jouées sont tellement synchronisés, millimétré que ça finit pat ne plus ressembler ç un live mais à un spectacle, ce seront les 3 invités qui viendront amené un peu de "folie" à ce concert. Il s'agira de Green T (celui avec les dreads) et FP (celui avec l'écharpe rouge), les 2 MC de A State of Mind et de Lili Boy chanteuse survoltée de Deluxe qui portait ce soir un splendide collant plume de paon.
D'ailleurs à la fin du set assez court de Jukebox Champions les 2 MC de ASM étant chauds et leur DJ ayant tout ce qu'il faut pour les accompagner .. nous aurons finalement le droit à un petit set de ces derniers. L'occasion pour moi d'apprécier leur anglais impeccable (l'un est canadien, l'autre allemand) et leur flow précis et percutant ... Après quelques morceaux l'un d'entre eux prendra les platines et la soirée continuera encore un peu ... En sortant, en croisant quelques personnes qui arrivaient à peine ... je ne pourrai m'empêcher de penser qu'ils sont passés à côté d'une belle découverte - Hugo Kant - ... et de me demander si ils font partie de cette majorité de gens qui pensent à tort qu'il ne se passe rien à Marseille, ou en tout cas le disent tout fort comme pour justifier qu'ils n'ont pas (ou plus) la force ou la curiosité d'aller découvrir des choses qui n'ont pas encore été adoubées par les multinationales audio-visuelles ...
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et une petite de Hugo Kant ici
Critique écrite le 03 février 2013 par pirlouiiiit
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