Chronique de Concert
Opossum + Exe's
Ah Opossum ! Opossum! Opossum!
La formule est lancée pour un concert gratuit dans la petite salle de l'Usine à Istres, à l'occasion de la sortie de leur 7 titres fraîchement enregistré. Quand je suis arrivé, la salle était déjà bien remplie et Exe's, un petit groupe local, venait tout juste de commencer son set. Celui ci était plutôt carré, le style était plutôt classique à savoir entre Saez (mais seulement ce qu'il y a de bien dans Saez pas le personnage bien sûr) et Daran et les chaises dont ils ont d'ailleurs repris le tubesque Dormir dehors au milieu de leurs compos. Que dire d'une première partie plutôt courte si ce n'est que cela manquait un tout petit peu de patate même si le jeune batteur (Sylvain Molina) était véritablement hallucinant de part sa technique, son feeling et son efficacité. Le chanteur n'était pas mal non plus avec sa voix suave et parfaitement juste. Bref un bon petit groupe sympa, sans prétention et aux compos agréables à écouter.
Leur set s'est terminé et pendant que les gars (et la merveilleuse chanteuse) d'Opossum installaient leur matos (et oui, ils n'ont pas encore de roadies les pauvres), on a eu le droit à la projection d'un petit documentaire fait maison sur la genèse de l'album. Parce qu'il faut préciser que pendant toute la soirée, Anonymal projetait des images du concert sur un écran malheureusement situé sur la droite de la scène et non pas derrière ! Dommage, car je n'ai pas regardé du tout alors que ça avait l'air plutôt bien. Le mini reportage était vraiment sympathique et c'était, je trouve, une excellente idée car ça a bien fait monter la pression. A la fin, tout le monde était carrément impatient de voir le quartet monter sur scène.
Ils ont crée la surprise en arrivant en peignoir et avec des bobs de vacancier sur la tête, pour effectuer une petite démonstration hilarante de danse hip hop mise en scène semble-t-il par Maria Pietragalla elle-même ! Le spectacle commençait bien et il a continué ainsi avec d'emblée la démoniaque Diva du parquet interprétée à merveille par la géniale Anaïs Croze. Cette jeune femme est vraiment exceptionnelle, tout comme ses comparses, elle déploie une énergie incroyable sur scène et surtout, elle chante à la perfection (en gros, " elle est trop kiffante ! " comme j'ai entendu quelqu'un le dire juste derrière moi). Elle utilise sa voix comme un instrument de musique à part entière, si bien qu'elle est capable de chanter sur n'importe quelle style de musique. Prenant des intonations qui rappellent tantôt la mythique Janis Joplin tantôt Fiona Apple, elle a électrisé le public.
Les compositions originales (c'est le cas de le dire) se succédaient, apportant à chaque fois un peu plus de gaieté et de joie de vivre. D'autant plus qu'elles se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Bien sûr, on reconnaît toujours la touche marsupiale avec cet humour si particulier et si efficace et cette ambiance si festive et entraînante. Mais les nouveaux morceaux, encore inconnus pour ma part, comme Go west, mon chéri, Farniente, Patchanga, La vie est dure ou encore leconte vietnamien (de la princesse et du crapaud), se mariaient très très bien avec les anciens (désormais célèbres dans le monde entier!). Ainsi, j'ai pu me délecter une fois de plus du très funky Pizza Man (celui là, je crois que ça restera toujours mon préféré ! Ce morceau est parfaitement structuré et il donne une de ces patates ! Il déchire tout !), de la belle balade dédiée aux Gaucher(s) comme du très planant Japanese tourist.Ils ont également joué le moustique et je crois qu'ils m'ont définitivement achevé avec Shopping, leur dernier morceau.
Comme les opossums sont des individus très gentils, ils ont bien voulu nous faire un rappel réglementaire de deux chansons. Deux nouvelles encore, ou tout du moins que je n'avais jamais entendues, qui parlaient d'amour et notamment du Premier Amour, et en guise de conclusion un aimable I love you en remerciement au public. On était peu nombreux certes car la salle est petite mais le cœur y était ! Vous l'aurez compris, Opossum en concert, c'est quelque chose qu'il ne faut en aucun cas manqué : même si tu as une migraine carabinée car on t'a forcé à écouter le disque de la Star Academy en entier ou si tu fais une dépression parce que tu as appris que Steevy du loft était ton frère caché, tu te dois d'aller voir ces 4 femmes dont 3 hommes quand ils passent près ou même loin de chez toi ! Ce groupe se révèle pleinement sur scène et il y prend une dimension hors du commun, voire extra-ordinaire. Assurément, je crois que ce concert restera un bon moment dans mon top ten des prestations scéniques auxquelles j'ai eu la chance d'assister.
Merci donc à Gaël Charles, le bassiste pantouflard et néanmoins talentueux, à Christophe Rodomisto, le guitariste aux blagues faibles et néanmoins balèze de chez balèze et Jean-Philippe Barrios, le batteur " petit mais costaud " à la mèche folle mais néanmoins époustouflant. Sans oublié le percussionniste Sylvain Girot alias le docteur Alligator qui en l'espace de trois morceaux a réussi lui aussi à démontrer toute l'étendue de son talent. Merci encore à la belle Anaïs et à Opossum ! Vivement la prochaine date !
P.S : cela m'a fait plaisir de voir que mademoiselle Oshen avait fait le déplacement elle aussi pour assister au triomphe d'Opossum. J'espère qu'elle a apprécié le spectacle autant que moi et qu'elle ne m'en veut plus trop. Allez sans rancune !
Critique écrite le 09 novembre 2002 par Ed Dazuntski
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