Chronique de Concert
Impro active + Laake + Yacht Club + Phoebe Killdeer and the Short Straws + 2ManyDJs + DJ Jean Bon (festival Yeah! - jour 3)
Cette année nous avons pu profiter des 3 soirs du Yeah ! Après le
Jour 1 et le Jour 2, nous sommes donc restés aussi dimanche soir. En effet cette année les organisateurs ont eu la bonne idée de rechoisir le week-end précédent le lundi de Pentecôte. Donc plutôt que de se tailler après le déjeuner nous avons profité d'une deuxième journée entière à Lourmarin en famille. En famille et entre copains puisque Fred, Ben et Ilo étaient toujours là. Après le traditionnel brunch au bord de la piscine (où j'avoue que ça m'a amusé que les Bruit Noir étaient quand même eux aussi capable de profiter de plaisirs simples), nous avons fini par décoller pour aller à la Fruitière Numérique où se trouvaient un certain nombre de stands de disques et de vieux jeux d'arcades qui plaisent beaucoup aux enfants.
Pour ma part le déjeuner étant déjà loin (les toboggans de piscine ça creuse) j'ai apprécié de reprendre des frites de panisses pour accompagner ma bière tout en écoutant un drôle de dragon et son collègue qui jouaient de drôles de machine avec de drôles de baffle : il s'agissait d'Improactive "2 Proactifs dans l'Impro : Deep House, Techno, Trance, Dub, Hardcore, vous choisissez !" dont un qui s'appelle I Am Fez si j'ai bien compris. Set paisible et dansant qui collait tout à fait à l'ambiance du moment. Nous resterons d'ailleurs jusqu'à la fermeture du lieu ...
Ensuite direction le château, avec une petite halte au pied de celui-ci pour acheter des cerises. Nous nous calons ensuite au pied de la scène Vieille Ferme pour découvrir Laake. Un gars au clavier, une fille au violoncelle. Le site du festival en dit "La musique de LAAKE gravite dans des eaux troubles où la sensualité́ devenue animale percute les nappes électroniques dirigées par une voix suave et un piano obsédant."
Leur set commencera en douceur sans chant. Instrumental donc avec de grands mouvements pour lui derrière son clavier. Le mélange électro / violoncelle fonctionne bien. Je pense à Charlie O., à Yann Tiersen ou encore à Philippe Glass. J'aime bien le côté répétitif de sa musique et la façon qu'il a de passer d'un côté à l'autre de son clavier.
Et puis tout d'un coup sorti de nulle part il se met à chanter ... là on est plutôt dans une veine trip hop. Et puis le ton monte ... ça s'excite carrément musicalement mais sans vraie puissance dans la voix. Ca devient même sacrément dansant à la Mekanik Kantatik. Et puis cette énergie commence à se transmettre à la foule qui finira par se lever et danser les bras en l'air.
Et quand il tient tout le monde comme ça plutôt que de continuer dans cette veine electro dansante avec gros beat il calme le jeu laissant une partie du public sur sa fin. Un petit rappel pour la route et puis s'en va. Quelle chouette découverte en tout cas. Ils saluent le public et récolte une ovation très largement méritée.
Le public déjà bien chaud monte vers la cour du château ou DJ Jean Bon les attend de pieds fermes avec des morceaux que je qualifierais de balkaniques (lorsque nous étions encore en bas il avait quand même attaqué avec Fais comme l'oiseau. La suite sera donc un mélange yiddish bregovic qui me rappellera la grande époque des soirées au Mehanata à New York au cours desquelles Eugene Hutz (leader de Gogol Bordello) assurait des sets tout à fait dans ce gout-là. Il finira son set par un Bohemian Rapsody qui réussira à me filer des frissons.
Il s'arrêtera pour laisser la place à YachtClub qui ouvrait sur la grande scène. Alors là j'avouer que j'ai un peu été pris à contre-pied. Si j'avais lu la descritpion avant de venir je n'aurais peut-être pas été aussi surpris : "Chansons bricolées autour de mélodies innocentes et enfantine, le groupe vagabonde comme bon lui semble, on ne saisit pas bien les ficelles mais qu'importe, on se laisse immédiatement happer par cette bouffée d'air frais, cette pop débridée portée par la voix de la chanteuse Yurie Hu."
Effectivement ça part un peu dans tout les sens. Ou plutôt ça part et ça s'arrête et puis ça recommence. Le site évoque aussi une parentée avec Micachu And The Shapes, Young Marble Giants, Powerdove (que je ne connais pas vraiment) ou encore Deerhoof (là je vois). Le public est un peu décontenancé aussi si j'en juge par le devant de la scène qui se vide un peu.
D'autant qu'ils jouent plutôt fort. Je pense à Kim Gordon (en plus déstructuré) ou à Bjork (que j'aime beaucoup moins). J'essaie de me raccrocher aux éléments visuels. Les grimaces du batteur, l'utilisation d'une canette pour la guitare, ... Peut être qu'en connaissant la musique avant je serais rentré dedans plus vite mais là je rejoins Svet et les enfants qui sont dans les oliviers en train de diner.
J'y resterai jusqu'à ce que j'entende que Phoebe Killdeer et ses Short Straws reconstitués pour cette soirée unique entrent en scène. Ne l'ayant vu qu'une fois - j'étais resté un peu sur ma faim en 2008 lorsque je les avais vu au Poste à Galène en 2008 et avais bêtement ratés leur dernier concert à l'Espace julien en 2012. Du coup hors de question de les rater ce soir.
Plus un espace de libre devant la scène et dessus Phoebe et les garçons ont sorti le grand jeu. Rock n'roll, pantalon tigré, costards, ... ça pose à mort mais ça joue aussi. La complicité et le plaisir à être là est palpable. Phoebe joue au chat et à la souris avec Cédric Le Roux (guitare), Alexandre Maillard (basse et piano) et Raphaël Séguinier (batterie).
Ma préférence va évidemment pour les morceaux les plus péchus. A un moment la basse me fait penser à Le Brio de Big Soul. Ils seront ensuite rejoints par Sylvain Joasson une fois que celui-ci sera parvenu à fendre la foule. Quelques morceaux plus calmes aussi comme (je crois) un des titres de sa période Nouvelle Vague. A ce stade les enfants ne tiennent plus debout.
J'aurais aimé les installer comme les autres soirs et années en retrait de la scène DJ / intermèdes mais comme ce soir c'est DJ Jean Bon et que Jean Bon c'est Laurent Garnier le coin est complètement pris d'assaut. Du coup c'est du côté des stands de l'autre côté du mur que j'aiderai Svet à les amener. C'est de là que j'écouterai le set de Jean Bon beaucoup plus electro que les précédents (là pas de doute sur l'identité).
C'était d'ailleurs tellement électro que j'ai cru un moment qu'il s'agissait des 2 MAny DJ's alors que ceux-ci n'étaient dans un premier temps qu'en train d'installer leur matériel. La transition sera d'ailleurs un peu rude au départ j'ai trouvé, mais très vite ils reprendront la main. Après avoir un peu essayer de me déplacer dans la foule je finirai par renoncer (sur Bella Ciao)
Je retournerai récupérer tout le monde dans l'herbe et nous rentrerons bien avant la fin de la soirée (où Laurent Garnier a surement du rejoindre les 2 autres sus scène) devenu bien électronique. Et c'est relativement crevés que nous arriverons au camping un peu avant minuit ... fatigué mais ravi de cette très chouette édition, en pensant déjà à la prochaine où les enfants un peu plus âgés en profiteront encore plus.
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Critique écrite le 24 juillet 2019 par Pirlouiiiit
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